J’ai rédigé cet article la semaine dernière et j’avais prévu sa publication aujourd’hui. Après les événements de la nuit du 13 novembre, je me suis dit qu’il était bien futile de parler de la violence verbale sur les réseaux sociaux au regard de ces actes de barbarie.
Alors que j’avais pris un peu de distance avec Facebook parce que ces derniers temps, pas un jour ne se passe sans histoire, je me suis connectée samedi. Je voulais prendre des nouvelles de ces ami-e-s virtuel-le-s, qu’on s’envoie des cœurs et qu’on se soutienne face à l’horreur. Mais non, même après ce drame qui devrait amener tout le monde à avancer sur le chemin de la paix et de la tolérance, la violence de certains propos me heurte. Les motifs me paraissent futiles mais les mots sont là, blessants, insultants… Il y a plus grave me direz-vous, mais croyez-moi, je sais comme les mots peuvent faire mal alors je publie cet article aujourd’hui…

Bonjour, je m’appelle Egalimère et je suis inscrite sur différents réseaux sociaux !
Là, vous répondez en cœur « Bonjour Egalimère ! » et vous me promettez que vous allez me lire et me répondre dans la bienveillance et le non jugement.
Enfin, ça, c’est la théorie, le beau côté des choses, le message publicitaire qui vend du rêve et vous fait croire que tout le monde est beau, tout le monde est gentil sur les réseaux sociaux…
Mais dans la vie 2.0, nous ne connaissons pas vraiment nos interlocuteurs et interlocutrices. Nous échangeons avec des personnes au travers d’écrans interposés, de messages postés, de publications sur les pages Facebook, de photos ou d’images partagées… Nous ne montrons qu’une certaine facette de nous-même, nous nous exposons à la vue de toutes et tous si nous n’avons pas restreint les paramètres de publication, nous donnons notre avis, nous partageons nos points de vue et cela peut avoir des conséquences inattendues…
Les réseaux sociaux, qu’est-ce que c’est ?
Comme toujours lorsque je cherche une définition, je fais appel à mon ami « Wikipédia » : « Un réseau social est un ensemble d’individus ou d’organisations reliés par des interactions sociales régulières ».
Pour faire court, il existe différents types de réseaux sociaux qui permettent à des individus d’être en contact les uns avec les autres. Les plus connus et les plus utilisés sont ceux qui permettent les échanges professionnels, amicaux, sentimentaux, artistiques…
Les réseaux sociaux professionnels :
Dans un cadre professionnel, deux réseaux se démarquent : Viadéo et Linkedin. Ils permettent d’entrer en contact avec d’autres professionnels, d’échanger sur des thématiques en rapport avec nos activités et nos projets, de développer notre carnet d’adresses et de rester à l’affût de toutes les opportunités de carrière. Même si les versions gratuites de ces deux réseaux permettent de nombreuses choses (mise en ligne du CV par exemple), il faut souscrire un abonnement pour avoir accès à d’autres fonctions telles que l’identification des personnes qui ont visité notre profil, la consultation des parcours en illimité… Il est possible de s’inscrire à des groupes d’échanges sur les thématiques qui nous intéressent et les messages postés sont toujours courtois et bien argumentés. Je n’ai jamais vu de débordement sur ces réseaux et pour cause, se griller sur Viadéo ou Linkedin, c’est se griller dans le milieu professionnel !
Les réseaux sociaux d’échanges :
Dans le cadre de mon blog, j’ai ouvert une page Facebook, un compte associé dont l’accès est restreint, un autre sur Twitter et Google+ et je partage quelques photos sur Instagram.
Sur Twitter, les publications sont limitées à 142 caractères… Il faut donc être précis et concis dans ses propos mais cela n’évite pas de temps en temps quelques réflexions déplacées ou agressives, hélas…
Mon compte Google+ est public mais je m’en sers uniquement pour le partage de mes articles de blog.
Là où les choses se compliquent, c’est sur Facebook. A l’origine, ce réseau servait à échanger avec nos proches, la famille, les ami-e-s… Puis des pages se sont créées pour relayer les articles des blogs, des communautés se sont développées, des sociétés y sont présentes… C’est tout un monde virtuel qui est représenté sur la toile et je trouve ça formidable ! Cela permet une ouverture sur le monde, d’avoir des nouvelles de ma cousine qui fait ses études au Canada, de suivre mon ex-collègue dans son périple autours du monde en voilier, de m’abonner à des pages de blogs que je suivais pour être informée de la publication d’un nouvel article et de pouvoir échanger avec les autres lecteurs et lectrices.
Lorsqu’à mon tour j’ai créé une page Facebook, je ne m’attendais à toute la gestion que cela allait impliquer. Une page doit-être animée régulièrement pour la rendre vivante, attractive et lui donner de la visibilité sur les réseaux, se développer. Pour cela, je relaie mes articles de blog, les publications d’autres pages, des articles de journaux, des liens vers des émissions de télévision dans le but d’informer et d’échanger avec les personnes qui me suivent. Mais qui dit « échanges » dit discussions, débats d’idées, argumentations, contre-argumentations… Pour moi, tout cela devrait s’avérer constructif mais avec certains sujets, ça dépasse souvent le cadre de la discussion et l’administratrice de la page que je suis peut vite se retrouver débordée par le flot de commentaires qui deviennent de plus en plus virulents, hargneux, insultants voire même menaçants…
Pourquoi cette violence sur les réseaux sociaux ?
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication permettent d’accéder à Internet depuis presque partout (en France en tous cas). La quasi-totalité des foyers est équipée d’un ordinateur avec accès internet, les téléphones portables sont de plus en plus performants avec la 3G ou la 4G, les cyberespaces se développent… Surfer sur les réseaux sociaux est facile et encore plus facile quand on peut se cacher derrière un pseudo.
Tout le monde peut s’exprimer, donner son point de vue. On appelle ça la liberté d’expression. Certains sujets rassemblent, d’autres divisent. Mais quand les sujets divisent, les commentaires ont tendance à rapidement s’enflammer et les échanges laissent souvent la place à des débats où chaque intervenant veut défendre son point de vue sans entendre celui de l’autre, convaincu de détenir la vérité, la bonne manière de penser… Alors le ton monte, et parfois, à court d’arguments, il arrive que les personnes en viennent à proférer des insultes pour essayer de déstabiliser la personne en face, lui montrer qu’elles sont plus fortes et qu’elles ne se laissent pas intimider.
Derrière l’anonymat, il semble plus facile de dire ce que l’on pense que face à une personne. Lorsque la discussion s’enflamme, la personne est protégé derrière son écran, personne ne pourra la reconnaître, alors quand elle sent que la moutarde lui monte vraiment au nez, elle peut se permettre de proférer quelques insultes, de menacer parfois. Elle ne risque pas grand chose, il suffit de quitter la conversation, de changer de page, de cliquer sur « déconnexion » pour ne plus avoir à faire avec celles et ceux qu’elle vient de faire sortir de leur gongs… Après tout, elle doit penser qu’elle ne fait pas de mal, que ça pourrait presque se passer comme ça dans la « vraie vie ». Sauf que non, quand il s’agit d’insultes ou d’agressions verbales, que ce soit dans la « vraie vie » ou sur les réseaux sociaux, cela peut avoir une incidence sur les personnes.
Que se passe-t-il dans la tête de celui ou celle qui a été agressé-e sur les réseaux sociaux ?
Une fois que les insultes, la haine, les menaces ont été déversées sur les réseaux sociaux, il est facile pour l’agresseur (homme ou femme) de tout éteindre et de passer à autre chose, voire même d’en ressentir une profonde satisfaction.
Recevoir ces insultes, cette haine, ces menaces est beaucoup plus difficile à oublier.
Pourquoi cela fait mal ? Parce qu’une agression verbale est une atteinte à la personne dans un seul et unique but : déstabiliser, provoquer, nuire.
J’ai déjà été victime d’attaques et j’arrivais tant bien que mal à gérer ce que cela pouvait me faire tant que cela ne m’atteignait pas mon intégrité. Mais un soir où mes enfants ont été pris à partie, j’ai eu envie de tout arrêter, les choses allaient trop loin. Cela avait remis en question mon désir de continuer ce blog ou la manière dont je voulais l’aborder. J’ai eu de la chance d’être soutenue et encouragée par mon entourage et quelques lecteurs et lectrices qui m’ont dit de ne rien lâcher, de continuer à faire ce qui me semblait utile tout en me mettant moins de limites ou de contraintes. Même si j’ai réussi à relativiser, prendre du recul, je peux dire qu’encore aujourd’hui, ces agressions verbales laissent des traces.
Comment réagir sur les réseaux sociaux ?
