Dans ma quête vers le bien-être, j’ai enfin réussi à mettre le doigt sur quelque chose qui me mine jour après jour. Cela fait donc un moment que je me torture l’esprit avec de trop nombreuses questions. Des questions du genre « à quoi ça sert ? », « qu’est-ce que ça m’apporte ? », « pourquoi continuer ? ». Mais je trouvais toujours des « bonnes » excuses pour ne pas arrêter. Parce que j’ai tendance à penser que les choses peuvent changer, évoluer, s’améliorer. Alors j’essaie de voir le verre à moitié plein et je m’obstine. Mais ça ne fonctionne pas. Ça ne fonctionne plus. Et puis, comme pour finir de me convaincre qu’il fallait que j’arrête, il y a eu cette succession de petites choses. Ces quelques gouttes d’eau qui sont venues faire déborder le vase déjà trop plein ces derniers temps…
Alors voilà, j’arrête.
Même si je sais que je risque de le regretter, même si l’envie de revenir en arrière se fera sans doute ressentir. Mais même si ce n’est pas facile pour moi, il faut se rendre à l’évidence, cela devient nécessaire. Alors voilà, j’arrête.
J’arrête parce que j’en ai assez de me poser des questions, de me demander comment bien faire, mieux faire ? Comment satisfaire tout le monde, ne pas léser les un·e·s ou les autres, être disponible à la demande.
J’arrête parce que, malgré toute la bonne volonté que je mets, je me rends compte que je ne peux pas changer les autres. En tous cas, pas dans le sens où j’aimerais que leurs attitudes changent envers moi ou ma famille.
J’arrête parce que certaines situations me font mal ou font du mal à mes proches. Parce que nous sommes des humains doués de raison et de sentiments et qu’il faut savoir dire stop avant que nos cœurs soient définitivement brisés.
J’arrête parce que j’en ai marre de courir après une reconnaissance qui ne viendra pas. Malgré mes efforts, mon investissement, je dois me contenter de ma satisfaction personnelle.
J’arrête parce que ça n’en vaut pas la peine. A quoi bon vouloir maintenir un lien à tout prix si la réciproque n’existe pas ?
J’arrête de courir après des demandes qui n’aboutissent pas, des relances inutiles, des espoirs perdus…
Au final, toutes ces raisons rejoignent un ressenti de plus en plus fort, intense, nécessaire, vital.
J’arrête parce que…
Mon égo est mis à mal. Mon besoin de reconnaissance n’est pas assouvi. Après avoir vécu dans la violence psychologique et le contrôle de mon corps, de mes pensées, j’ai perdu toute confiance en moi. J’ai sans doute trop peur de ne pas plaire, de ne pas être aimée, d’être ignorée, mise sur la touche… Alors je me suis transformée en cette fille qui dit oui à tout, qui fait passer les autres avant elle.
Besoin d’un service ? On m’appelle et me voilà ! Je me rends disponible même si cela implique un changement dans mon organisation.
Une demande de subvention ou un dossier à remplir en urgence ? Pas de soucis ! Même si cela ne rentre pas « dans le cadre de mes fonctions », j’y passe des heures. Je le fais et puis le mérite en revient à une autre personne, celle qui a apposé sa signature en bas du document.
Je travaille sur un projet en m’imaginant ce que ça va donner sur le terrain. Et puis c’est une autre personne qui le pilote.
Garder votre enfant pendant que vous aller faire la fête alors que je n’ai pas de vos nouvelles depuis des semaines ? Mais oui bien sûr, il est si mignon et puis amusez-vous bien !
Vous prêter un pull/une culotte/un outil en sachant que je ne les reverrais jamais ? Si vous en avez besoin, prenez-les…
Penser à chaque anniversaire, envoyer un cadeau pour vos enfants ? Ils seront tellement heureux ce jour-là même si je ne sais pas s’ils ont bien reçu mes envois, même si vous ne faites pas la même chose pour les miens…
Me déplacer pour venir vous voir ? OK, c’est loin mais on est tellement bien quand on est ensemble !
Partager vos publications pour développer encore plus votre audience ? Avec plaisir voyons, c’est ça la solidarité entre blogueurs et blogueuses !
Parler de mes partenaires à l’occasion d’un événement ? C’est le deal non ? Mais m’envoyer sur les roses quand je demande des choses dont vous n’avez plus l’utilité, même pas pour moi, comment le prendre ?
Alors, au bout d’un moment, quand je me suis rendue compte que c’était toujours à sens unique, ça a piqué mon amour propre.
Je donne, je partage, je fais à la place de, j’aide, je soutiens, j’écoute, je réconforte, je rends service… Mais quand il s’agit de moi, rien ! Ou bien des excuses bidons, des prétextes, des portes qui se ferment, des comptes desquels je suis bannie quand je relance.
Je sais que les autres ne me demandent rien et que tout cela vient de moi. Que je peux refuser, dire non, que ce n’est pas possible. Mais il y a au fond de moi cette envie de bien faire parce que c’est comme ça. Parce que je veux être cette gentille personne qui fait plaisir à tout le monde. Que je n’aime pas les conflits, les gens qui se fâchent avec moi, ceux qui ne m’adressent plus la parole parce que je n’ai pas répondu à leurs attentes. Rappelez-vous cette peur de finir ignorée, mal aimée, dénigrée, rejetée…
Je ne me place pas en « victime », je ne pleure pas sur mon sort. Ce que je veux dire, ce n’est pas que je suis la gentille et les autres les méchant·e·s. Bien loin de moi cette idée. Non, ce que je veux dire, c’est que nous avons toutes et tous des caractères différents, des modes de fonctionnement différents. Que ce que moi j’attends des autres n’est pas forcément dans leur façon de faire, tout simplement. Je ne peux pas leur en vouloir de ne pas être comme j’aimerais qu’ils ou elles soient envers moi.
Cet article n’est pas non plus un règlement de compte. Il est le fruit d’une introspection qui m’a poussée à me questionner sur ce que je peux attendre des autres par rapport à MA manière de penser. A m’interroger sur ces frustrations que je ressens et pourquoi cela m’affecte autant. Donc non, je ne remets pas les autres en question. Je ME remets en question.
Voilà pourquoi cette douloureuse prise de conscience s’est immiscée dans ma tête. D’abord en pensée, puis en interrogation pour finir par devenir une réflexion puis une évidence : il faut que j’arrête !
Alors j’arrête parce que j’ai besoin de me préserver, de me retrouver
Des relations nocives, j’en ai connu quelques unes, que ce soit dans ma vie personnelle ou dans ma vie professionnelle. Certaines m’ont mises à terre, m’ont fait perdre confiance en moi, m’ont tellement blessée que j’en porte aujourd’hui encore des cicatrices. D’autres m’ont beaucoup fait pleurer, donné envie de hurler…
Alors maintenant, je n’ai plus envie de m’infliger tout cela, d’aller de désillusion en désillusion. J’en ai assez de sentir mon cœur se serrer dans ma poitrine quand quelqu’un me fait mal ou me blesse.
A quoi bon m’investir dans des relations à sens unique, attendre un retour ou une reconnaissance qui ne viendra jamais ? Pourquoi vouloir me rendre « indispensable » alors que les autres peuvent se passer de moi quand ils ou elles n’ont pas besoin d’un service ? Qu’est-ce que ça peut m’apporter de vouloir être appréciée de personnes qui n’en ont rien à faire de moi ou de ma famille ?
En écrivant ces lignes, je pense à Emilie Daffis, ma super coache en développement personnel. Celle qui me rappelle ô combien l’amour et la bienveillance qu’on se porte à soi-même est essentiel si on veut vivre en paix. Et en ce moment, je ne suis plus en paix avec moi-même parce que ces nuages gris viennent polluer mon esprit.
Alors c’est décidé, j’arrête de me faire du mal en envisageant les choses différemment. C’est une prise de conscience douloureuse que de se rendre compte que tout repose sur un besoin, une peur, une crainte… Mais voilà qui va me permettre d’aller de l’avant, de poursuivre ma quête vers le bien-être.
Je vais donc poursuivre ma route et avancer sans rien attendre en retour. Mettre du ciment sur mon cœur pour le renforcer. Continuer à être cette gentille fille si j’en ai envie. Mais aussi, apprendre à dire non, à refuser, à penser à me préserver un peu plus…