Naissance prématurée, ces 40 jours volés.
Le 16 octobre 2014, j’ai lu le billet de La Mère Instit Imparfaite “40 jours avant ton arrivée“. Mon cœur s’est serré, la nostalgie m’a envahie et renvoyée 8 ans en arrière parce que ces 40 derniers jours, je ne les ai pas vécus ! La naissance prématurée de mon fils m’en a privée.
Naissance prématurée, ces 40 jours en moins.
Non, je n’ai pas connu ces dernières 5 semaines et demi, ces 40 jours, ces 960 heures, ces 57 600 minutes…
Je n’ai pas connu les derniers préparatifs, mon ventre qui s’arrondit à donner l’impression qu’il va se fendre, ces moments d’attente à me demander quand il arriverait, à m’imaginer à quoi il pourrait ressembler, à m’amuser de le sentir bouger sur le même morceau de musique, à murmurer son prénom en le caressant au travers de ma peau…
Je n’étais pas préparée à cette naissance prématurée mais qui l’aurait été ?
Je n’avais pas prévu que cela serait si déchirant que mon enfant soit emporté à peine né et que je ne l’entendrais pas crier…
Je n’avais pas anticipé ce si long moment à me demander si tout allait bien, à ressentir cette inquiétude qui grandissait au fur et à mesure que les minutes passaient, à me sentir si impuissante de ne pas pouvoir être à ses côtés, à subir ce sentiment de culpabilité de n’avoir pas compris ce qui se passait. Je m’en suis voulu de ne pas m’être rendue plus tôt à la maternité pour empêcher ce qui venait de se passer. J’avais la rage de n’avoir pas pu retarder sa naissance de quelques jours, quelques semaines, pour qu’il n’arrive pas maintenant, pas si tôt…
Je ne m’imaginais pas que lorsque j’aurai croisé son premier regard ce serait au travers de la vitre d’une couveuse…
Je ne pensais pas que mon enfant me semblerait si petit et si fragile dans ses vêtements trop grands alors qu’ils me paraissaient minuscules entre mes mains lorsque nous les avions choisis dans le magasin…
J’étais loin de toutes ces questions, de toutes ces préoccupations, de mon nouveau statut de “Maman”.
J’ai eu peur de ces 40 jours “volés” par une naissance prématurée, de ces premiers instants que je n’ai pu passer avec lui, de ces journées passées en néonat à apprendre à le baigner et à le soigner, à ne pas pouvoir le nourrir autrement qu’avec une seringue, de ces longs moments passés à lui apprendre à téter, de ce poids qu’il fallait sans cesse surveiller, de tous ces signes qui pouvaient nous alerter, et de ces douloureuses premières nuits séparés lui branché à ses capteurs sous surveillance constante et moi toute seule dans ma chambre…
Et puis est arrivé ce jour où nous avons pu rentrer à la maison. Chaque jour, il devenait plus fort, plus costaud, plus résistant, plus grand !
Les mois ont passé et plus rien ne pouvait le différencier d’un autre bébé : il s’est mis à ramper, à se redresser, à marcher, à parler, à gambader, à jouer, à nous rendre un peu plus fiers chaque jour et nous remplir de tant d’Amour.
Faut-il regretter ces 40 jours dont j’ai été privée ?
Non, parce que ce sont 40 jours qui nous ont permis de tisser des liens très forts avec lui. Il a été notre centre du monde, notre unique intérêt, notre “tout petit bébé”.
Nous avons eu de la chance avec cette naissance prématurée. Comme cela arrive pour d’autres familles, nous aurions pu connaître une fin tragique, des jours difficiles, des années avec un enfant qui souffre de séquelles. De tout cela nous avons été épargnés et pour tous ces parents et ces bébés, j’ai de tendres pensées.
Ce sont 40 jours pendant lesquels nous avons appris à nous connaître, 5 semaines et demi où nous étions déjà réunis, 960 heures en plus de bonheur, 57 600 minutes à profiter de lui…
Tu as fait de moi ta mère, un peu plus tôt, un peu plus vite,Mais de ce bonheur, j’ai pu profiter presque tout de suite.Quand mon regard se pose sur toi maintenant,Que je te revois “si petit et si fragile” dans tes vêtementsJ’ai toujours le cœur qui se serreParce que de toi mon grand, je suis si fière !Aujourd’hui, tu vas souffler tes 8 bougiesEntouré de ta famille et de tes ami-e-s.Je te regarderai en repensant à cette journéeEt je ne pourrai retenir mes larmes de couler.Tu as fait de moi ta mère, un peu plus tôt, un peu plus viteEt de cette belle histoire, j’ai hâte d’écrire la suite…
superbe billet …. bouh j en ai des frissons
pleins de bisous a toi ma belle
C'est grâce à toi si j'ai pu enfin exprimer tout ça 😉
Mais "Restes au chaud num5 !!!!" <3 <3 <3
Quel bel article tout plein de tristesse…
Je t'embrasse fort
Un peu de tristesse mais beaucoup d'Amour là dedans aussi.
Merci Marine
Mon Dieu que c'est beau et émouvant… Ce billet j'aurais pu l'écrire tellement vos mots sont justes identiques aux maux que j'ai eu lorsque petit cœur a pointé le bout de son nez avec 47 jours d'avance.
Il a à peine 9 mois mais déjà je sais et je sens que cette aventure différente a créé entre lui et moi un lien indéfectible.
Merci pour ce joli texte et joyeuse huitième année de bonheur à vous tous.
Plein de bonheur à vous aussi ♡♡♡
Magnifique article ! ça m'a donné des frissons (et je n'ai pas froid :-)) Comme tu le dis le principal c'est que tout s'est bien terminé. Depuis il à l'air de s'être bien rattrapé 😉
Plus que bien rattrapé 😉 Merci Emilie <3
ça doit te faire drôle de voir ce si petit body par rapport à ton fils qui a bien changé ! 😉
Triste et joyeux à la fois. Mon fils est né avec 3 semaines d'avance mais rien à voir avec un préma …
Il était tellement costaud, selon ma sage-femme, qu'il est né avant terme.
Mais ce temps de 3 semaines plus tôt m'a aussi manqué car on se (ou on nous) prépare en fonction d'une date.
Que d'émotions dans tes mots <3
Ton fils est magnifique !
Merci beaucoup Val,
En effet, quasiment dès le début de la grossesse on nous donne une date "prévue" d'accouchement à laquelle on se raccroche et qui nous permet de nous projeter, d'avoir comme une "échéance".
Passé l'effet surprise, l'inquiétude, nous avons pu profiter pleinement de ces quelques semaines "en plus" 😉
c'est très beau comment tu en parles!
Comme je le disais, 8 ans que je n'avais pas réussi à mettre des mots sur sa naissance… Je pose un regard un peu nostalgique mais plein de tendresse sur ce ptit bonhomme qui devient un peu plus grand chaque jour.
Très beau billet, très émouvant. Débordant d’amour… Mes enfants sont arrivés avec 18 et 25 jours d’avance, ce n’est pas grand chose et en plus ils étaient en pleine forme et pourtant ces 18 et 25 jours m’ont manqué alors j’ose à peine imaginer ce que tu peux encore ressentir 8 ans après… ❤️
Encore de la nostalgie mais quand je le regarde, j’oublie tous ces moments et je profite de l’instant présent.
Merci egali mère d avoir partagé vos sentiments sur la naissance précoce de votre fils avec nous. On sent pleinement toutes vos émotions et sentiments que vous avez ressenti et c est très touchant…
On a dû personnellement me déclencher mes 3 accouchements à cause de l hypertension et de ses éventuelles conséquences et j avoue qu autant pour mon aînée de 9 ans “j avais hâte d en finir à 10 jours du terme ” autant pour ma petite dernière (qui va souffler le 6 sa 1ere bougie ) je n’y étais pas préparée …
Je voulais un accouchement le plus physiologique possible. bon j ai quant même accueilli l anesthésiste comme le Messi a cause des contractions trop douloureuses à cause du dit déclenchement …
Ma puce est arrivée 3 semaines avant et je me suis sentie déposséder de quelque chose et la rencontre en a été troublante (lié ou pas .. je ne sais pas…)
M enfin rien de comparable avec vos nuits d angoisse que je ne peux qu imaginer ..
Je découvre votre blog avec grand plaisir et prends note de tout vos conseils pour la création du mien encore merci et belle et douce journée à vous
Bienvenue par ici alors et merci pour votre commentaire
très touchant. J aurais également aimé qu’il reste au chaud plus longtemps mon ti homme. trop d’inquiétudes. Je pense que ce qu’il a vécu , son arrivée , forge son caractère actuel. Mais moi je ne cesserai jamais de m inquiéter pour lui car j’ai toujours cette crainte de séquelles , qu’il n”évolue pas normalement.
Merci à toi pour ces mots
Merci à toi. Ils sont forts nos petits prémas et n’ont pas fini de nous surprendre 🙂
Quand je lis un article comme le tien, Ça me touche et me donne forcément envie de réagir…
Je l’ai connue cette culpabilité, cette inquiétude et l’incompréhension qui va avec pour notre Poupée de bientôt 18 mois et née avec un bon mois d’avance.
Hospitalisée à 6 mois et demi pour une menace d’accouchement prématuré, j’ai pas compris ce qui me tombait sur la tête.
Quand Lilas est arrivée par césarienne urgente, je ne l’ai vue quelques secondes, elle a été emmenée juste après en soins. Son Papa m’a expliqué par la suite qu’elle etait cyanosée, et qu’elle avait dû être placée sous assistance respiratoire. Le soir même, on l’a transférée dans une maternité plus importante. C’est seulement deux jours après mon accouchement que j’ai pu la voir, la prendre dans mes bras, ma petite fille reliée à des câbles et avec un masque à oxygène sur le nez…Je m’en souviens comme si c’était hier ! On me dit de passer au dessus de tout ça, évidemment je profite de ma fille chaque jour que la vie me donne, fière de ses progrès, de celle qu’elle est. Mais je n’oublierai jamais ce sentiment d’injustice et la peur que j’ai pu ressentir il y a un an et demi!