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Je me sens chez moi ici #10dumois

Parfois, quand on me demande d’où je viens, j’ai envie de répondre « De partout ». Je suis née en Lorraine, j’ai grandi dans le Sud, j’ai fait mes études dans une ville universitaire, je suis partie vivre aux Antilles et me voilà maintenant en région parisienne. J’ai longtemps eu du mal à me dire que je me sens chez moi quelque part. Aujourd’hui encore, je me le demande…

Qu’est ce que ça signifie « Je me sens chez moi ici » ?

Qu’est-ce qui fait qu’on se sent chez soi quelque part ? Est-ce le logement ? La ville ? Les relations avec les autres ? L’environnement social et culturel ? Le paysage ? Un mélange de tout ça ?

C’est une question bien personnelle et la réponse doit être propre à chaque individu. Plus je m’interroge et plus j’ai l’impression d’avoir finalement plusieurs endroits où je me sens un peu chez moi.

La maison familiale dans le Sud

J’ai très peu de souvenirs de la maison que nous occupions en Lorraine. Je devais avoir 4 ans quand nous sommes venus habiter dans le Sud.

En revanche, la maison familiale du sud est pleine de souvenirs. C’est là que nous avons grandi, mes sœurs, mon frère et moi. Que nous nous sommes construits sous le regard bienveillant de nos parents et la fierté de mon père d’avoir réussi à créer cet environnement familial qui lui a tant manqué.

Je suis partie à 17 ans pour aller faire mes études. Au début, je revenais tous les week-end et puis, petit à petit, mes visites se sont espacées. Je me suis émancipée, j’ai rencontré quelqu’un avec qui je me suis rapidement installée.

Et pourtant, à chaque visite chez mes parents, je me sentais encore chez moi. Je retrouvais ma chambre d’adolescente, ma famille, ce cocon douillet.

Quand nous avons toutes et tous quitté la maison, mes parents ont réalisé des travaux dans les chambres. Ils avaient envie de se sentir chez eux à présent que tous les oisillons avaient quitté le nid.

Une chambre a fait place à un bureau, une autre est devenue la chambre de mon grand-père quelques années. Exit les meubles de cuisine en formica, le vieux canapé, la décoration « année 70 », la balançoire dans le jardin…

Cette maison, ce n’est donc plus « chez moi » mais « chez mes parents ». Je m’y sens toujours très bien et surtout, j’y suis toujours très bien accueillie.

Du Sud aux Antilles

J’ai connu la chambre universitaire avant de me retrouver en couple dans un studio pendant mes années étudiantes. Difficile de me sentir chez moi alors que je n’avais pas d’espace personnel.

Puis nous avons loué un appartement plus proche du centre ville. Je m’y sentais bien mais pas chez moi parce que je savais que je n’y resterai pas. Difficile de m’attacher à ces lieux, me projeter alors que nous partirions une fois le bail échu.

Nous avons ensuite trouvé une toute petite maison dans une propriété privée au bord de la mer. L’endroit était très agréable mais les propriétaires très présents. Là encore difficile de se sentir chez soi quand ils débarquaient une à deux fois par an pour vérifier la propreté des lieux, que l’évier en inox ne soit pas rayé, que le jardin soit bien entretenu.

Aux Antilles, nous habitions dans une maison qui appartenait aux parents de celuiquimabousilléedelintérieur. Je n’ai jamais pu considérer cet endroit comme étant chez moi. Jamais. Et au cas où j’aurai pu l’oublier, « belle-maman » me le rappelait de manière assez régulière…

Est-ce que je me sens chez moi en région parisienne ?

Au début de notre relation avec Egalipère, nous avons loué un appartement. Je m’y sentais vraiment bien. J’aimais ce parquet qui craquait, son histoire, sa situation, les voisins. Et puis, c’est l’appartement dans lequel nos enfants ont fait leurs premiers pas. Il raisonne encore de leurs premiers pleurs, de leurs premiers areuh et de leurs rires.

Aujourd’hui encore, lorsque je passe devant, je le regarde avec nostalgie. Mais nous avons voulu avoir notre chez nous alors nous avons déménagé.

Pas facile de trouver son chez soi

Nous avons visité des appartements, des maisons jusqu’à cette maison de ville pour laquelle nous n’avons pas vraiment eu « un coup de cœur ». Toutefois, elle répondait à nos différents critères. Assez grande, proche des transports en commun, avec un petit jardin.

Ti’Loulou avait à peine plus d’un an quand nous avons posé nos meubles ici. Loulou faisait son entrée en moyenne section.

Très rapidement, les enfants ont pris leurs repères dans cette maison.

Petit à petit, nous aussi. Nous avons rencontré les parents des copains et copines de classe ou des activités sportives. La ville est pleine de mixité sociale et culturelle. La municipalité met tout en œuvre pour que ce soit une ville qui rassemble plutôt que celle qui divise.

Mais, il y a 3 ans, Loulou a commencé à réclamer sa chambre à lui. Alors nous avons cherché une autre maison, plus grande. Nous avons visité je ne sais combien de maisons. Nous avons failli déménager pour une maison qui nous plaisait beaucoup mais hélas, trop loin.

A chaque visite, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce qui manquait par rapport à notre maison actuelle.

La proximité des écoles, du collège, des transports en commun, des salles de sport notamment.

Alors nous avons pris la décision de réaliser quelques travaux chez nous. Cela a pris quelques mois entre la réalisation des plans par un architecte et la réalisation finale. Nous avons dû réorganiser notre intérieur, faire beaucoup de tri, de rangement.

Quand tout a été fini, que nous avons commencé à tout installer, décorer, j’ai eu l’impression que cette petite pièce en plus avait toujours été là.

Je me sens chez moi ici

Les enfants ont maintenant chacun leur chambre. Mon mari son bureau. Je me suis aménagé un espace pour pouvoir rédiger sur le blog ou télétravailler. Nous avons gardé la proximité de tout, nos relations, nos activités.

J’ai encore du mal à me dire que je me sens chez moi ici

Pourtant, c’est notre maison. Celle dans laquelle les enfants ont continué à grandir, à se construire à leur tour. La maison qui accueille les copains et les copines et déborde de jeux et jouets dans le salon. Cette même maison qui nous permet de nous retrouver tous les soirs en famille.

Mais je crois que je comprends maintenant ce qu’ont pu ressentir mes parents. Cette maison, c’est notre maison familiale, celle de notre couple parental et de nos enfants. Un espace partagé, aménagé en fonction des évolutions et besoins de chaque membre de la famille.

Dans quelques années, nos enfants quitteront à leur tour notre doux nid. Ils reviendront de temps en temps, au début. Et puis, ils feront leur petit chemin de vie, des rencontres, des voyages, construiront leur vie professionnelle.

Cette maison dans laquelle je me sens bien me paraîtra alors sans doute trop grande, trop familiale, trop pleine de souvenirs.

Alors, il sera peut-être temps de partir d’ici et de nous chercher un nouveau chez nous. Un endroit qui pourra toujours accueillir nos enfants et leurs familles, mais un endroit qui tiendra compte de nos nouvelles exigences. Peut-être que nous n’aurons plus besoin de cette proximité des transports en commun, de Paris, des écoles…

Et puis, un soir venu, alors que je serai assise sur un banc dans mon jardin à côté de mon homme, face à la mer ou l’océan, je me dirai

Je me sens chez moi ici…

Plage de Zandoort - Egalimère

Qu’est ce que ce thème a inspiré aux autres participant.e.s à ce rendez-vous #10dumois ?

10dumois les thèmes de 2019

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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