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Takebackthemetro : la campagne « Osez le féminisme »

Pourquoi est-ce que je vous parle de cette campagne Takebackthemetro ? Depuis que j’ai rejoint la région parisienne, j’ai découvert les transports en commun et un nouveau monde de harcèlement s’ouvrait devant mes yeux incrédules.

Lorsque vous êtes enfermé-e-s dans une rame de métro bondée avec tellement d’autres usagers que vous n’osez même pas les compter, que vous avez l’impression d’être un autocollant sur la vitre, vous ne vous rendez pas compte que certaines personnes en profitent pour se livrer à des attouchements sexuels, profitant la plupart du temps du « bénéfice du doute »…

takebackthemetro illustration
Visuel #takebackthemetro

Pourtant, je trouvais cela étrange de ressentir à des moments des pressions un peu plus fortes sur certaines zones de mon corps me laissant penser que ce n’est pas simplement parce que la main de cette personne est bloquée par le monde autours qu’elle ne peut pas la bouger et la laisse ainsi sur mes fesses…  Et encore, quand c’est une main, on pourrait presque s’estimer heureuse. Parce qu’une autre fois, je jouais le rôle du sticker contre la vitre et je sentais le souffle chaud d’un individu dans mon coup et comment dire… comme une sorte de raideur au niveau de son intimité… Mais bon, « bénéfice du doute », hein !

Lorsque j’ai fait part de mes interrogations la première fois, j’ai été surprise par les réponses presque toutes similaires qu’on m’a faites :  » Oui, mais bon, enfin, vous êtes toutes et tous entassés comme des sardines alors c’est un peu normal que des mains traînent un peu, qu’est ce qui va te faire croire que tu te prends une main aux fesses ou ailleurs ? Et puis, tu imagines un peu l’air con que tu vas avoir si le mec te réponds que tu te trompes ? « .

Alors, j’ai continué à prendre les transports en commun, à me retrouver dans des situations parfois très gênantes mais laisser faire parce que oui, je me faisais peut-être des idées, que je risquais de faire une réflexion qui mettrait tout le monde dans l’embarras, et c’est ainsi que pendant quelques temps encore, je me suis pris des mains au cul…

Et puis un jour, quand même, bien collée à mon compagnon de galère, j’ai senti que là non, pas de doutes possibles, il était bien en train d’essayer avec son pouce de venir frotter mon pubis. Difficile lorsqu’on est entassé-e-s de pouvoir mettre une baffe à ce vieux pervers parce que les mouvements sont très difficiles (vous avez déjà essayé de lever un bras quand vous êtes dans une rame bondée ?). J’ai « juste réussi » à interposer mon sac à main entre nous, en le fusillant du regard, sans trouver les mots, trop gênée, sidérée, paralysée, choquée…

Le pire dans tout ça, c’est que j’ai traîné ce malaise toute la journée avec ce sentiment de culpabilité  » Mais pourquoi est-ce que je n’ai rien dit ? Pourquoi est-ce que j’aurai eu honte de lui demander de retirer sa main tout de suite ? Est-ce que j’ai eu peur du regard des autres à ce point alors que, merde, il était en train de me tripoter !!!! ».

De retour chez moi, j’ai commencé à faire des recherches sur le net et j’ai lu que de nombreuses femmes subissent ces attouchements dans les transports en commun, que des jeunes filles en sont les innocentes victimes (ce qui m’écœure encore plus !), que des collectifs se montent pour dénoncer ces violences et qu’il existe même un Service régional de la police des transports (l’émission Envoyé Spécial a d’ailleurs consacré un reportage à ce sujet).

Takebackthemetro, la nouvelle campagne d’Osez le Féminisme

Quand j’ai découvert ce matin la campagne d’Osez le Féminisme #takebackthemetro, j’ai voulu en savoir davantage avant de partager ces visuels humoristiques mais ô combien parlants et d’en faire un billet.

Si vous allez faire un tour sur le site #takebackthemetro, ce que je vous conseille vivement, vous trouverez de nombreuses informations (dont une bibliographie détaillée) et vous pourrez y lire  :

 » Selon une enquête réalisée en juillet 2014 dans le métro parisien, 94% des 150 femmes interrogées indiquent avoir déjà subi des comportements sexistes, du sifflement à l’agression sexuelle. Par peur d’agression, près des trois quart d’entre elles adaptent leur comportement ou leurs tenues vestimentaires lorsqu’elles sont dans le métro.

Malgré le débat public sur le harcèlement de rue, ce sujet n’a pas encore été traduit par des actions de sensibilisation de grande ampleur de la part des pouvoirs publics. Pourtant, les régies de transports communiquent largement pour prévenir des vols à la tire, la fraude ou la mendicité, mettent en garde les voyageurs contre les pickpockets, les colis suspects ou même sensibilisent sur les incivilités. Ils ne l’ont jamais fait sur les violences sexistes qui touchent pourtant la quasi totalité de leurs usagèr-e-s.  

Pour reprendre le métro, le bus, le tram, le RER et tous les transports mis à la disposition des citoyennes, Osez le Féminisme! lance une campagne intitulée #TackBackTheMetro. 

Elle se compose:
– d’actions collectives et festives dans le métro: pour « reprendre » le métro,
– de visuels humoristiques qui visent à détourner les visuels existants dans le métro  parisien,
– d’une pétition à destination des régies de transport. »

Voilà pourquoi je soutiens cette campagne de sensibilisation afin que les femmes puissent accéder aux transports en commun à toutes heures et se déplacer librement sans avoir à craindre pour leur intégrité physique et/ou morale !!!

takebackthemetro illustration
Visuel #takebackthemetro

Vous pouvez relayer la campagne en téléchargeant les visuels sur le site, en signant la pétition ou en participant à des actions collectives (ou en partageant cet article).

 

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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