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QUIZOTRESOR et ses kits chasse au trésor

C’est suite à un message de LuckySophie que j’ai pris contact avec Martha. Elle était à la recherche de parents testeurs pour son nouveau produit : un Kit chasse au trésor sur le thème de la cuisine.

Ça tombe bien, l’anniversaire de Loulou est dans 15 jours, il me réclame une chasse au trésor et je rentre dans les critères de recherche pour le test.

Martha m’a appelée pour me préciser les conditions de ce test mais rapidement, notre conversation a dévié sur le thème de l’entrepreneuriat au féminin. Quelle ne fut pas me surprise de découvrir le parcours de cette femme, son attachement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et sa disponibilité. C’est donc avec grand plaisir que je vous propose de la découvrir dans cette interview.

   Quizotrésor

Bonjour,


En quelques mots, pouvez-vous nous dire qui vous êtes et quel est votre parcours ?

Je m’appelle Marthe-Agnès mais tout le monde m’appelle Martha. J’aurai 50 ans dans quelques mois, mais seule ma carte d’identité – et mes deux ados  – me le rappellent, car dans ma tête, je me sens bien plus jeune que ça ! J’ai passé 20 ans de ma vie à Paris, dans la Communication. L’envie de me mettre à mon compte a commencé à me titiller dès la sortie de mes études, mais je n’ai jamais osé franchir le pas.
Régulièrement, ça me reprenait et régulièrement la peur prenait le dessus.

A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la création de votre activité et pourquoi avoir fait ce choix ?

La crise de la quarantaine a été le déclic ! Lassée des squares parisiens, des week-ends de bouchons et des bureaux feutrés, j’ai donc décidé de quitter Paris et mon travail à la rémunération confortable à la Direction de la Communication d’un grand groupe du CAC 40. Mon mari en a fait autant de son côté et c’est avec nos deux enfants qui avaient à l’époque 6 et 9 ans que nous avons débarqué à Nantes où, mis à part mes beaux-parents, personne ne nous attendait ! Chacun de nos côtés avons créés nos entreprises, mais les débuts, surtout pour moi, ont été très difficiles.

Comment avez-vous fait pour passer de l’idée de création au projet ?

Pour la création de ma 1ère entreprise, Mapcom, j’ai commencé par un bilan de compétences suivi d’une formation de formateur puis d’un stage de PNL qui m’a grandement aidé à prendre confiance en moi et en ma capacité à mener à bien un tel projet. Pour le financement de ces formations j’ai été aidée par ma Caisse de Retraite.

Pour la 2nde  entreprise, Quizotrésor – créée avec mon mari et pour laquelle je travaille aujourd’hui en parallèle de Mapcom – l’histoire a été très différente.  A peine arrivée à Nantes, je me suis mise à consacrer beaucoup de temps à l’organisation des fêtes d’anniversaire de mes enfants et la création de chasses au trésor, ce qui m’avait même valu à l’époque le titre de « meilleure maman organisatrice d’anniversaire ».  Et puis un jour mon petit dernier, Guillaume, a eu 12 ans. Et là, il m’a dit « maintenant je suis grand, on va arrêter les chasses au trésor. Mais tu sais c’était vraiment bien ! Alors pourquoi t’en ferais pas un vrai métier ? ». L’idée a fait son chemin…

Avez-vous pu bénéficier d’un accompagnement par une structure pour vous aider dans vos démarches, pour choisir le statut juridique le mieux adapté en fonction de votre activité, vous informer sur les aides à la création d’entreprise pour les femmes ?

Pour Mapcom, je n’ai bénéficié d’aucun accompagnement, mais je n’ai rien demandé non plus, car je pensais que je n’avais droit à rien, vu que je n’avais pas besoin de grand-chose à part un ordi et ma tête ! En revanche pour Quizotrésor, ça a été très différent. Comme le projet était plus ambitieux et nécessitait de plus lourds investissements, nous nous sommes rapprochés de notre CCI, puis d’InitiativeNantes auprès de qui nous avons obtenu un prêt et qui nous a également permis d’accéder au prêt  NACRE ainsi qu’à la garantie FONDES. D’autre part, notre projet ayant un caractère innovant, nous avons également pu bénéficier d’une subvention du Réseau DéveloppementInnovation (RDI) du Conseil Régional des Pays de la Loire pour la réalisation d’un prototype. Ces réseaux ou organismes existent dans toutes les villes de France.

Grâce à ces aides – mais aussi aux conseils de tous ces organismes – nous avons pu affronter sereinement les banques et d’obtenir l’accord de prêt de 4 banques/4 ! Un exploit en pleine période de crise ! Comme mon mari et moi sommes actionnaires à 50/50, je ne pouvais pas prétendre à des prêts spécifiques aux femmes, car il faut pour y a voir accès être actionnaire majoritaire.

Lors de vos démarches, avez-vous senti qu’être une femme pouvait être un frein à la création d’entreprise ou au contraire un avantage ? Comment cela s’est-il manifesté ?

Je pense sincèrement qu’être une femme est un « auto-frein » que l’on se met à soi-même, mais dans mes deux expériences de création, je n’ai pas eu de preuve concrète que ça le soit vraiment vis-à-vis de tiers… même si j’avais intiment le sentiment du contraire ! Confiance, confiance… où te caches-tu donc !

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées lors de la création de votre entreprise ?

La principale difficulté lors de la création d’une entreprise est… de trouver des clients, car ça, c’est vraiment le nerf de la guerre ! On peut avoir toutes les aides de la terre, si on n’a pas de clients, ça ne peut pas le faire !

La solitude est aussi une autre difficulté majeure. Pour ça, j’ai rejoint des associations de chefs d’entreprise. Le problème c’est que les femmes y sont sous représentées, alors on ne s’y sent pas forcément à son aise. Du coup, avec d’autres femmes, on a décidé de créer notre propre Asso, qui a rejoint depuis peu FCE, une association internationale de Femmes Chefs d’Entreprise. Ces moments d’échanges et de convivialité sont un vrai plus.

Enfin, la gestion des enfants, quand ils étaient petits, a clairement ralentit le développement de mon entreprise. Difficile en effet d’être au four et au moulin, surtout avec un mari qui, lui aussi, créait son entreprise à la même époque. Mon entreprise passait après mes enfants, donc les choses avançaient moins vite de ce côté-là. Aujourd’hui qu’ils sont grands et qu’ils ont moins besoin de moi, j’ai plus de temps à consacrer à mon travail et forcément, ça avance plus vite !

De quoi aviez-vous besoin pour vous lancer dans votre nouvelle activité ?

Pour Mapcom, pas grand-chose, si ce n’est un téléphone, un ordinateur et beaucoup de courage pour tenter de décrocher mes 1er RV. A ce propos, je me suis offert une formation à la prise de RV par téléphone. Une expérience douloureuse mais nécessaire que je conseille à vos lectrices !

Pour Quizotrésor : on avait surtout besoin de sous : pour faire fabriquer nos kits d’anniversaire, pour bénéficier d’un apport de compétences externes sur des sujets pointus (développement web, référencement, protection intellectuelle …), pour constituer nos stocks de tous les petits cadeaux que nous vendons en complément de nos kits d’anniversaire.

Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette activité 

L’activité de Mapcom est le Conseil et la Formation en Marketing et Communication.

Pour Quizotrésor il s’agit de la création et vente de kits d’anniversaire d’enfants clés en main sur Internet, incluant une chasse au trésor thématique et tout le matériel nécessaire à l’organisation d’un anniversaire à domicile par les parents eux-mêmes.

Comment faites-vous pour concilier votre activité professionnelle et votre vie personnelle ? 

C’est à la fois plus simple et plus compliqué. Pour l’instant, Mapcom et Quizotrésor sont installés…dans notre maison. Pour avoir un œil sur nos ados c’est parfait, par contre pour séparer vie pro et vie perso c’est plus difficile, d’autant que nous travaillons en couple sur Quizotrésor ! Outre un bureau dédié, Quizotrésor a, de plus, une fâcheuse tendance à s’étaler : dans le garage, dans le grenier  et trop souvent dans le salon et ça, c’est moyennement cool pour la vie de famille !

Quelles sont les mesures mises en place pour faciliter votre quotidien ?

Mon agenda électronique et ma « to do list » sont mes meilleurs alliés. J’y note et planifie TOUT, perso comme pro, mais pas seulement mes RV. Mes plages de « production » sont aussi indiquées. Mon secret : une journée vide dans mon planning qui me permet de jongler avec les imprévus. La délégation des tâches ménagères fait aussi partie du kit de survie !

Quels conseils pourriez-vous donner aux femmes qui souhaitent se lancer dans la création de leur activité ?

Ne pas le faire si elles pensent qu’elles vont travailler moins et gagner plus ! Car c’est généralement l’inverse qui se produit ! Sinon les basiques : se faire confiance, se faire accompagner, parler, échanger, se détendre, faire du sport (là, j’ai un peu honte de donner ce conseil, je viens juste de m’y remettre alors que j’en parle depuis 10 ans !) et aussi, une chose essentielle qu’un Consultant m’a dite au moment où je me suis lancée et qui se vérifie chaque jour : ne jamais oublier que « pour recevoir il faut savoir donner ! ».

Si vous avez quelque chose à ajouter, c’est à vous !

J’ai déjà été très bavarde, mais pour conclure je voudrais rajouter que ce qui est certain, c’est que la création d’entreprise est avant tout une aventure humaine formidable qui vous change une femme ! Même si ça n’est pas rose tous les jours, ça vaut le coup d’être vécu. Mais pour cela il faut de la passion, de la patience et quelques ressources pour tenir le temps du décollage qui peut-être plus ou moins long (souvent plus que moins osons le dire !). Et à dire vrai – mais ça n’est pas très rassurant mais c’est pourtant une réalité – se dire que rien n’est jamais acquis.

Merci Martha pour tous ces conseils et ces informations. 



Retrouvez Martha sur le site QUIZOTRESOR ou leur page Facebook ou le site Mapcom

 

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Si vous aussi vous avez envie de partager votre parcours de créatrice d’entreprise, vous pouvez m’envoyer vos coordonnées par mail egalimere@gmail.com ainsi qu’un lien vers votre site ou votre page FB.

Pour rappel : ces interviews n’ont aucune visée promotionnelle de l’activité des personnes interrogées. L’objectif est de communiquer sur le thème de la création d’entreprise par les femmes, d’apporter des informations et conseils.

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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