Vous avez été nombreuses à répondre à mon appel et à être intéressées par une nouvelle rubrique « Entreprendre au Féminin » afin de partager vos expériences, parler de votre parcours de création d’entreprise, échanger quelques conseils…
J’ai souhaité créer cette nouvelle rubrique afin d’apporter des informations sur la création d’entreprise au féminin au travers de témoignages, montrer qu’il est possible de concilier son activité professionnelle et sa vie de famille, apporter quelques informations utiles.
Ces interviews ne sont pas des partenariats, elles n’ont pas de visées promotionnelles mais doivent permettre d’apporter à toutes celles qui souhaitent se lancer dans la création d’entreprise des témoignages et des informations.
Pour ce premier rendez-vous, je laisse donc la place à Pascaline DUBAN qui a accepté de répondre à quelques questions.
Bonjour,
En quelques mots, pouvez-vous nous dire qui vous êtes et quel est votre parcours ?
Je m’appelle Pascaline Duban, j’habite dans le département du Nord, je suis divorcée, maman d’une petite fille de 6 ans et demi dont j’ai la garde. Je suis journaliste de formation. J’ai exercé ce métier pendant plus de 15 ans en tant que salariée, d’abord dans un hebdomadaire régional, puis dans un mensuel économique régional, avant de m’installer à mon compte en février 2013.
J’ai exercé sous le statut d’auto-entrepreneure jusqu’en décembre 2013.
Depuis janvier 2014, ma petite entreprise « Par mots&paroles » est devenue une EURL.
A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la création de « Par mots et paroles » et pourquoi avoir fait ce choix ?
Créer mon entreprise n’a pas été un choix mais une nécessité. Le journal qui m’employait a fermé. Vu l’état du marché de l’emploi dans le journalisme dans ma région, vu mon peu de mobilité pour raisons familiales, créer mon propre emploi était une obligation, sous peine de passer un long moment à Pôle Emploi. A moins de changer complètement d’orientation professionnelle, ce que je ne souhaitais pas.
Avec du recul, je suis finalement heureuse d’avoir été mise au pied du mur car même si l’indépendance génère du stress, elle n’a pas de prix !
Comment avez-vous fait pour passer de l’idée de création au projet ?
J’ai eu énormément de chance ! L’actionnaire majoritaire du journal qui m’employait a continué à me salarier dans une autre de ses entreprises (qui n’avait rien à voir avec le journalisme) pendant 15 mois, le temps que je puisse mûrir mon projet de création d’entreprise et me constituer une clientèle. Ce fut une aide inestimable et rare, sans doute, de la part d’un patron.
Pour créer son entreprise, pour aller chercher des clients, il faut être bien dans sa tête. Assurée de continuer à toucher un salaire, dégagée de la peur du chômage, j’ai pu être efficace et trouver une bonne clientèle. Elle m’est principalement venue de mon réseau, constitué par 15 ans de présence sur le terrain.
Avez-vous pu bénéficier d’un accompagnement par une structure pour vous aider dans vos démarches, pour choisir le statut juridique le mieux adapté en fonction de votre activité, vous informer sur les aides à la création d’entreprise pour les femmes ?
J’ai été accompagnée par BGE Flandre Création à Dunkerque. Cette aide a été capitale. Statut juridique, statut fiscal, RSI, impôts, TVA, charges, factures, devis, démarches commerciales… Tout est nouveau quand on crée. On ne sait pas non plus toujours à quels aides et avantages on a droit en tant que créateur. Avoir quelqu’un qui balise votre parcours, répond à toutes vos interrogations, calme vos angoisses, sait vous dire quand vous prenez le mauvais chemin est essentiel à la réussite du projet.
Je tiens à préciser également que mon compagnon m’a soutenue pendant toute la démarche de création, qu’il me soutient encore aujourd’hui et que c’est extrêmement important. Créer son entreprise génère des hauts mais aussi beaucoup de bas. Pouvoir poser sa tête sur une épaule réconfortante participe à la réussite du projet.
Lors de vos démarches, avez-vous senti qu’être une femme pouvait être un frein à la création d’entreprise ou au contraire un avantage ? Comment cela s’est-il manifesté ?
En toute franchise, être une femme n’a posé aucune difficulté dans la création de mon entreprise. Pourtant, mon statut de « maman divorcée » était connu mais jamais on ne m’a posé de questions sur la façon dont je comptais m’en sortir avec ma fille, par exemple. J’étais juste une créatrice parmi d’autres.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées lors de la création de votre entreprise ?
Accepter de passer d’un statut de salarié, très protecteur, à celui de chef d’entreprise où rien n’est jamais acquis n’est pas forcément simple à appréhender. En ce sens, pouvoir passer par le statut simplifié d’auto-entrepreneur avant d’entamer une « vraie » création d’entreprise a été salutaire pour moi. Par ailleurs, la paperasserie pré-création est quand même assez impressionnante. Les choix à faire en termes de statuts juridiques ou fiscaux, l’apprentissage de la TVA, les subtilités des frais déductibles ou pas m’ont aussi occasionnés de belles prises de tête.
Pouvez-vous nous dire en quoi consiste Par mots&paroles ?
Je suis rédactrice et photographe pour tous supports de presse ou de communication. Je collabore essentiellement à des publications mensuelles (papier et web) d’entreprises, de collectivités locales ou encore d’organismes parapublics.
Comment faites-vous pour concilier votre activité professionnelle et votre vie personnelle ?
J’ai installé le siège de mon entreprise et mon bureau dans ma salle à manger. Pouvoir travailler de chez soi est une vraie chance quand on est maman. J’emmène ma fille à l’école tous les matins à 3 mn à pied de la maison, je la récupère tous les soirs à 16 h 30. Après le goûter et les devoirs, je continue de travailler pendant qu’elle joue calmement.
Certes, entendre une petite voix crier : « Maman, j’dois faire pipi ! » ou « Maman, c’est à qui que tu parles », quand on est en pleine interview téléphonique, ça peut être gênant, mais les rares fois où cela est arrivé, mes interlocuteurs (des hommes d’ailleurs) ont été très compréhensifs !
Il m’arrive régulièrement aussi d’emmener ma fille avec moi à mes rendez-vous professionnels. Cela n’a, pour l’instant, jamais posé de problème. Sinon, je peux toujours la confier à « papi » ou à son papa avec qui j’ai gardé d’excellentes relations.
Quelles sont les mesures mises en place pour faciliter votre quotidien ?
Je trouve que les outils informatiques actuels facilitent vraiment la gestion quotidienne d’une entreprise. Sinon, de façon plus personnelle, je n’accepte ni RDV ni conférence de presse après 18 heures. Jusqu’à présent, mes clients n’ont pas remis en cause ce principe.
Il me paraît aussi important de parler des relations nouées avec des consœurs créatrices d’entreprise, avec lesquelles je suis quasi quotidiennement en relation et à qui je peux échanger sur des problématiques communes, inhérentes au métier de « chef d’entreprise ». Ces échanges, souvent synonyme de rires, facilitent aussi le quotidien et désamorcent les angoisses.
Si vous avez quelque chose à ajouter, c’est à vous !
La création d’entreprise est une belle aventure ! Mesdames, ne vous en privez pas !
Merci Pascaline pour toutes ces informations.
Vous pouvez retrouver Pascaline DUBAN sur la page Facebook de Par mots&paroles.
Et comme Pascaline est une passionnée de lecture, qu’elle a une plume magnifique, vous pourrez la suivre sur son nouveau blog « Une femme et des livres » auquel est associé une page Facebook.
Si vous aussi vous avez envie de partager votre parcours de créatrice d’entreprise, vous pouvez m’envoyer vos coordonnées par mail egalimere@gmail.com ainsi qu’un lien vers votre site ou votre page FB.
Pour rappel : ces interviews n’ont aucune visée promotionnelle de l’activité des personnes interrogées, l’objectif étant de communiquer sur le thème de la création d’entreprise par les femmes, d’apporter des informations et conseils.
