Nous sommes seulement début novembre et il flotte déjà dans l’air comme un vent de fin d’année. Les rayons des magasins sont remplis de décorations de Noël. Les chocolats se présentent sous différentes formes et nous invitent à la gourmandise. Les pulls, écharpes, bonnets font leur retour dans les boutiques. Cela donne envie de chanter « Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver » vous ne trouvez pas ?
Mais quel est ce vent rétrograde qui souffle dans les catalogues de jouets ???
Depuis quelques semaines, nous commençons aussi à recevoir les catalogues de jouets. Naïve, je pensais que les fabricants prenaient conscience de leur rôle à jouer contre les stéréotypes. Mais on assiste à une véritable régression comme avec ces livres d’éveil dont je parlais récemment.
J’ai regardé très attentivement les catalogues que nous avons reçu dans notre boîte à lettres. Hélas, dans la plupart d’entre-eux, on trouve encore et toujours à la distinction « activités de filles » et « activité de garçons ». Les pages sont généralement rose pour les filles et bleues pour les garçons.
Sans grande surprise, les filles sont peut présente dans les pages voitures, bricolage, exploration du monde. Les garçons sont les grands absents des pages poupées, cuisines, nettoyage…
Mais un autre vent glacial est venu refroidir mes pensées : le marketing genré à fortement progressé…
Vive le vent du marketing genré qui rapporte de l’argent
Je n’ai pas l’impression que cette offre de produits genrés était aussi développée les années précédentes. Mais cette année, j’ai trouvé ça très frappant. Presque à chaque page des catalogues, on trouve un même jouet en version bleue et en version rose.
A votre avis, pourquoi un même jouet est-il proposé en rose et en bleu. Les fabricants pourraient proposer du jaune et du vert non ?
Ah ben non Madame Egalimère, le jaune et le vert, ça va à tout le monde… Nous on préfère proposer des couleurs bien empruntes de stéréotypes pour booster nos ventes. Bah oui, si les parents achètent un jouet rose à leur fille, leur garçon en voudra un bleu, ah ah ah !
Voilà pourquoi ce sont le rose et le bleu qui sont proposés. Parce que depuis quelques années, les rayons de jouets dits « pour filles » sont roses, et ceux dits « pour garçons bleus ». Les vêtements pour filles sont davantage roses que ceux des garçons. Le bleu est majoritaire dans le linge de maison proposé pour les garçons.
L’enfant est libre de choisir le bleu ou le rose !
Oui, bien sûr. Tout comme ses parents, ses grands-parents, sa famille tant qu’il est encore nourrisson. Mais comme je l’avais déjà indiqué dans un article, nous sommes nous-mêmes déjà imprégnés de ces stéréotypes. Nous avons intégré depuis des années que le rose est une couleur attribuée aux filles et le bleu aux garçons.
Quand nous nous retrouvons devant un catalogue de jouets, si nous avons le choix entre deux couleurs, à quoi allons-nous penser ? Que Max est un garçon et qu’il va préférer la coccinelle bleue. Ou que Lili étant une fille, elle sera contente d’avoir la coccinelle rose. Dès leur petite enfance, nous achetons à nos enfants des jouets de couleurs différentes en fonction de leur sexe. Cela continue lorsqu’ils grandissent. Sans compter qu’ils subissent les influences des publicités, des dessins animés, des jeux, des adultes…
Et voilà comment, dès la petite enfance, les enfants intègrent à leur tour que les couleurs ont un sexe. Et que les fabricants surfent sur la vague du marketing genré…
Pour aller plus loin :
- L’étude très intéressante de Mona Zegaï : ICI
- L’article “Comprendre le phénomène des jouets sexistes” du collectif Marre du Rose
- Quel est le problème avec le rose et le bleu – A lire ou relire ICI
Et maintenant, est-ce que Vive le Vent aura inspiré les participant·e·s de ce rendez-vous #10dumois ?
Pour le savoir, cliquez sur les liens ci-dessous.
Et on se retrouve le mois prochain pour le dernier rendez-vous de l’année 2017, déjà. Vous connaissez déjà le thème : ça sent le sapin !