Jeudi 22 décembre 2016. Le coffre de la voiture est chargé de valises, de sacs contenant nos draps et serviettes, de nourriture. Les enfants ont attaché leur ceinture à l’arrière et nous voilà prêts pour partir en vacances de Noël. Destination inconnue pour les enfants mais une belle surprise les attend. Cela faisait quelques temps déjà que Loulou nous réclamait d’aller voir les plages du débarquement alors pour ces vacances, direction la Normandie !
Un départ en vacances de Noël sans encombre…
Nous quittons Paris vers 13 h. La propriétaire du gîte est prévenue par sms et elle nous attendra vers 17 h 30 dans les lieux.
Les enfants commencent à poser des questions pour deviner notre destination. La Hollande ? L’Angleterre ? Le sud de la France ? Pour faire passer le temps, on joue à répondre par oui ou par non. Ils lâchent rapidement l’affaire, ils ne sont décidément pas patients ces enfants. Alors on leur indique la destination, la Normandie, les plages du débarquement, la mer…
Ils sont impatients d’arriver et de pouvoir courir sur la plage. Ils aimeraient bien faire des châteaux de sable et se baigner mais comprennent que le temps ne s’y prêtera pas.
Vers 14 h 30, nous décidons de faire une petite pause pour nous restaurer. Nous n’avons rien avalé à midi parce que nous étions dans le chargement de la voiture et l’excitation du départ.
Il est 15 h 30 lorsque nous reprenons la route. Il nous reste environ 200 km à parcourir. La circulation est assez fluide et nous devrions arriver à l’heure prévue.
Et puis soudain, la voiture se met à trembler et un bruit bizarre de fait entendre…
Une histoire de débris sur l’autoroute
Immédiatement, Egalipère comprend de quoi il s’agit : un pneu a crevé ! Heureusement, nous sommes sur la file de droite et aucune voiture n’est à proximité de la nôtre. Il maintient le volant, ralentit et lentement se met sur la bande d’arrêt d’urgence pour attendre la première borne d’appel orange. Une voiture se trouve déjà garée à cet endroit, le pneu avant droit crevé.
Nous sortons rapidement de la voiture laissant les enfants à bord. Le pneu arrière droit de la voiture a explosé, il ne s’agit plus d’une simple crevaison.
Nous discutons avec la personne qui vient de demander une dépanneuse à la borne d’appel d’urgence. Elle a crevé à peu près au même endroit que nous et pense qu’il y a un débris sur l’autoroute.
Egalipère sort toutes nos affaires du coffre pour accéder à la roue de secours. Pendant ce temps, j’appelle l’assistance de l’assurance automobile. Mon interlocuteur m’indique qu’il ne peut rien faire pour nous car ils n’ont pas le droit d’intervenir sur l’autoroute. Il me faut également demander un dépannage via la borne orange.
J’appelle et mon interlocutrice me demande différents renseignements. Puis, elle m’indique de faire sortir tous les occupants du véhicule pour les mettre à l’abri derrière les barrières de sécurité. Je sors rapidement les enfants, les équipes des gilets fluo et leur demande de rester derrière les barrières.
Egalipère s’affaire avec le cric, le pneu éclaté, la galette de secours… Si bien qu’à l’arrivée de la dépanneuse, il n’y a plus rien à faire pour nous. Le dépanneur regarde notre pneu et n’en revient pas de son état. Il n’en a pas dans son garage et nous conseille donc de quitter l’autoroute pour trouver des pneus. Je rappelle l’assistance pour leur indiquer où nous en sommes. Comme la galette nous permettra de nous rendre jusqu’au garage le plus proche pour remplacer les pneus arrières, les services de l’assistance s’arrêtent là à moins qu’on ne trouve pas de pneus et qu’on reste bloqués. Mais ça, il n’en est pas (encore) question. Nous sommes optimistes après tout, nous partons en vacances !
A la recherche du Graal
Nous voilà donc à nouveau dans la voiture. Dès que nous le pouvons, nous sortons de l’autoroute et faisons une recherche à partir de nos téléphones pour trouver le garage le plus proche à Vernon. Nous y parvenons assez rapidement mais là, mauvaise nouvelle, le garagiste n’a pas de pneu en réserve. Il peut les commander mais il ne les recevra pas avant mardi.
Là, je commence à angoisser un peu. Nous sommes jeudi. Pas de pneus avant mardi. Nous sommes attendus au gîte à 17 h 30. On fait quoi ?
Le garagiste nous indique qu’il existe des enseignes spécialisées à quelques centaines de mètres. Hop, on remonte dans la voiture et direction Point S.
On tente de détendre l’atmosphère en reprenant le slogan publicitaire mais ça ne fonctionne pas vraiment.
Même constat : pas de pneu à la taille. Ils peuvent en commander mais ils ne seront pas livrés avant mardi… Mais il y a un Speedy à proximité. Allons donc chez Speedy !
Bah, pas de pneu non plus… Ni chez Norauto qui est juste à côté. A chaque fois, ils nous indiquent qu’ils peuvent les commander mais que la livraison se fera lundi ou mardi.
La nuit est tombée, il est 17 h 00. J’appelle la propriétaire du gîte et lui indique que c’est mal parti, que nous arriverons peut-être le lendemain si nous ne trouvons pas de solution ce soir. Mais ça n’est pas possible pour elle, elle a déjà pris des engagements. Soit nous arrivons ce soir, soit nous arrivons samedi matin parce qu’elle n’est pas disponible demain…
J’essaie de trouver du positif dans cette situation mais j’envisage le pire : laisser la voiture là, rentrer en train à la maison, passer Noël chez nous, revenir mardi pour changer les pneus, perdre notre semaine de location…
L’éclaircie !
Plutôt que de reprendre la voiture, nous décidons d’appeler les enseignes des villes voisines. Egalipère est au téléphone avec un magasin Euromaster de Saint Marcel. Il n’y a pas de pneu là-bas non plus. Mais la personne au bout du fil comprend notre désarroi et prend l’initiative d’appeler ses confrères des villes voisines. Egalipère rappelle 5 minutes plus tard, pas de pneu non plus dans la ville à 15 km. Mais son interlocuteur ne désespère pas et appelle un autre confrère à Evreux cette fois. L’attente est longue mais au bout de 10 minutes on entend « C’est bon, ils ont des pneus à la bonne taille ! Ils ferment à 18 h 30 alors vous pourrez y aller demain matin si vous n’arrivez pas à l’heure… »
L’option « demain matin » n’est pas envisageable puisque nous ne pourrons pas récupérer les clés du gîte avant samedi du coup. On s’installe en 4ème vitesse dans la voiture, on appelle le magasin Euromaster d’Evreux pour leur expliquer notre situation. Et là, je ne sais pas si c’est la magie de Noël ou simplement des personnes qui savent encore ce que signifie « service clientèle » mais ils nous attendent ! Le garage ferme à 18 h 30 mais les techniciens sont prêts à nous recevoir. Il est 17 h 50 quand nous quittons Vernon, nous avons 38 km à parcourir avec une galette, nous devons arriver avant 18 h 30. Je suis plus que tendue dans la voiture. J’ai peur que la galette explose, qu’on n’arrive pas à l’heure, que le garage ferme quand même, qu’on doive dormir à l’hôtel cette nuit…
Heureusement, il est 18 h 24 quand nous arrivons dans l’atelier.
Notre voiture est aussitôt prise en charge. Les mécaniciens nous sourient et moi, j’ai juste envie de les serrer fort dans mes bras. Voilà, ces hommes sont là alors qu’ils devraient rentrer chez eux pour nous permettre de partir en vacances de Noël. Je rappelle une nouvelle fois la propriétaire du gîte qui nous indique qu’elle nous attendra jusqu’à 21 h 30 si besoin. Je sens l’éclaircie dans cette fin de journée. Enfin !
A 19 heures, les pneus sont montés, la facture réglée (bonjour l’imprévu de Noël !!!), et nous reprenons la route après avoir remercié chaleureusement cette équipe.
Suite et fin du voyage
Les 200 km qui nous restent à parcourir sont encore un peu stressants. Il fait nuit et le brouillard est tombé. Nous avons aussi en tête que nous avons eu de la chance avec cette crevaison sur l’autoroute.
Arrivés à Arromanches, la propriétaire du gîte nous accueille en nous demandant comment nous allons. Nous effectuons un rapide état des lieux et elle s’éclipse après nous avoir offert une bouteille de cidre et une boîte de galettes au beurre.
La voiture est déchargée, les lits sont faits, les provisions rangées. Il est 22 h 30 quand on se pose enfin sur le canapé. On décide qu’après une journée comme ça, on a bien mérité un apéro alors tant pis pour l’heure, tant pis pour le repas. On lève nos verres, on trinque aux réflexes d’Egalipère, à la patience des enfants, aux techniciens d’Evreux…
Les vacances de Noël peuvent enfin commencer !