Gérer nos réseaux sociaux avec les enfants qui grandissent
Il y a quelques temps, MamanProut m’avait interpellée pour savoir comment je gérais mon blog et les réseaux sociaux maintenant que les enfants grandissent ? Comment est-ce que nous abordions cela en famille ? Est-ce que c’était source de conflits ou de moqueries pour eux ?

Jusqu’alors, la question ne s’était jamais posée. Je ne voyais pas pourquoi mes enfants auraient quelque chose à redire à mes publications sur le blog car :
- leur anonymat est préservé depuis le début du blog et de ma présence sur les réseaux sociaux,
- aucune photo de leur visage n’a jamais été publiée ou alors floutée,
- je leur demande depuis quelques années leur autorisation avant de publier une photo ou tout autre texte les concernant.
Et puis un soir, en rentrant du collège, Loulou m’a demandé
“Maman, tu peux arrêter de parler de moi sur Instagram ? J’en ai marre que Gilbert sache ce que j’ai fait le week-end et en parle à tout le monde en faisant genre il se moque !”
Sur le coup, je suis restée perplexe. Comment son camarade de classe pouvait-il savoir tout cela ? Pourquoi nos activités familiales se retrouvaient-elles soudain source de dérangement pour Loulou ?
Instagram, cette porte ouverte sur nos vies
Depuis son anniversaire, Loulou a un smartphone. Nous avons établi des règles avec lui pour l’usage du téléphone, des jeux, des réseaux sociaux…
Il a créé un compte Instagram qui reste privé. De temps en temps, et en sa présence, nous consultons ce qui y est publié de sa part ou de celle de ses camarades.
Il a invité bon nombre de ses copains et copines, la famille, et s’est abonné à quelques comptes, dont le mien. C’est donc ainsi que Gilbert, étant dans les contacts de Loulou, a pu avoir accès à sa trentaine d’abonnés et ses abonnements, dont celui à mon compte.
Il lui a suffit de quelques clics sur les différents comptes publics pour savoir qui faisait quoi, quel était le lien avec Loulou. De quoi alimenter son côté Monsieurjesaistout et s’en vanter auprès des camarades.
Et voilà comment des publications qui me semblaient anodines (un match de hand, une compétition de judo, une sortie en famille…) deviennent gênantes pour Loulou.

Que faire pour éviter que la situation perdure ?
La première chose que j’ai faite, c’est de discuter avec Loulou pour comprendre ce qui le gène dans mes publications.
En réalité, ce ne sont pas mes publications qui le dérangent mais le fait que ses camarades puissent y avoir accès et lui faire des réflexions.
J’ai cherché à savoir si c’était récurent mais non, c’est occasionnel et surtout, venant de Gilbert la plupart du temps. Les autres camarades s’en moquent bien ou ne lui font aucune remarque.
Première étape donc : empêcher l’accès de certaines personnes à mon compte.
Puis, nous avons échangé sur les anciennes publications. En les relisant, nous nous demandions si elles pouvaient être sources de moqueries. Si Loulou pensait que c’était le cas, je supprimais ou alors je modifiais le commentaire.
Deuxième étape : remonter dans l’historique des publications et supprimer celles qui le dérangent maintenant qu’il est adolescent.
Pour finir, nous avons longuement discuté de la manière dont je pourrais continuer à parler de lui (ou non) sur Instagram. J’avoue que ça me chagrine énormément de ne plus avoir la “liberté” de parler de nos sorties, loisirs. Pour certaines photos ou commentaires le concernant, je lui demandais déjà son accord (contrairement à ce que d’autres ont l’usage de faire…).
Mais je n’avais pensé que des publications telles que “Cinédimanche avec Loulou et Ti’Loulou”, “Aujourd’hui c’est compétition de judo pour Loulou”, “Encore un beau match de l’équipe de Loulou”… puissent un jour ou l’autre être source de malaise pour lui.
Alors, pour respecter son désir, je ne publierai que des photos accompagnées de textes qu’il aura validés. Et ce de manière systématique, sur toutes les publications le concernant. Si avec du recul, il trouve que ces publications doivent être supprimées, je les supprimerai.
Troisième étape : définir des règles de publication avec Loulou et lui demander son accord avant de publier une photo, un texte le concernant.
Les réseaux sociaux et la protection de nos enfants
Je sais que nous sommes quelques parents à nous interroger sur ce que nous publions de nos enfants sur les réseaux sociaux. Et encore plus maintenant qu’ils grandissent et ont eux-même accès aux réseaux sociaux.
J’avais bien pensé à leur droit à l’image, conserver leur anonymat, ne pas publier de photos dégradantes/humiliantes/gênantes, idem pour les textes…
Quand je pensais protection, je pensais pédocriminalité, cyberviolences, cyberharcèlement, vol d’identité ou de données…
Mais avec cette histoire de Gilbert Fouilletout, je me rends compte que je n’avais pas envisagé tous les “travers” des réseaux sociaux.
On ne peut pas protéger nos enfants de tout, mais si on peut éviter de les mettre dans des situations délicates, autant mettre en place ces principes de précautions.
Et chez vous, comment ça se passe avec les réseaux sociaux et vos enfants qui grandissent ?
Est-ce que vous avez changé votre manière de publier sur les réseaux sociaux?
Vos enfants vous ont-ils déjà fait part d’une gêne par rapport à vos comptes, vos publications ?
Comment l’avez-vous abordé en famille ? Quelles solutions avez-vous mises en place ?
Je n’ai pas encore ce problème mais en soit je publie peu sur notre quotidien (je publie peu tout court en fait). Mais j’ai eu cette question pour mon Facebook perso. Ma fille ne veut plus que je parle d’elle sans son accord
Mais Instagram est vicieux. Deux de mes collègues m’ont retrouvées ainsi et faisant le lien âge des enfants/ etc m’ont reconnu.
Cela enlève clairement une part de spontanéité. Donc je ne sais pas si ni comment je vais continuer
Je n’avais jamais pensé qu’un jour ou l’autre je serai confrontée à cette question. Maintenant, avant de publier, je vais réfléchir, me poser des questions, avoir la validation de mes enfants… Moins de spontanéité, plus de recul.
Quand à tes collègues, j’espère qu’elles sont bienveillantes envers ce que tu publies et qu’elles comprennent que l’objectif de ton blog est le partage. Ça serait dommage de devoir de devoir tout arrêter parce que des Gilbert Fouilletout mettent leur nez partout.
Bonjour,
j’ai un loulou du même age que le tien, et j’ai bien pris conscience de ces travers des réseaux sociaux que tu décris. J’ai donc petit à petit arrêter d’écrire sur fiston, et d’écrire tout court d’ailleurs. De temps en temps, je mets quelques photos en privé avec son accord. Mais je ne fais plus de commentaires sur lui, son état d’esprit, ses réussites scolaires, mes fiertés parentales ou quoi que ce soit d’autres… Tout cela lui appartient, nous appartient et n’a pas à être accessible à tous.C’est vrai que cela peut être frustrant mais je conçois que ça mette mal à l’aise nos ados.
D’ailleurs, j’avoue que je suis gêné de lire certains commentaires concernant d’autres enfants dont je ne connais même pas la famille: savoir que tel enfant est harcelé par ses camarades, qu’il est super doué à l’école ou qu’il vient d’avoir un appareil dentaire. Est-ce que l’enfant a vraiment envie que tout le monde soit au courant ?
Et je ne parle pas de toutes ces vidéos du quotidien où on voit presque l’enfant dans toutes les situations.Ont-ils vraiment envie de participer à Loft story ? J’en doute.
Pour éviter que ses camarades aient accès à mon compte, celui ci est privé et je refuse ses camarades sur mon compte. Et j’enlève les anciennes vidéos/photos qui le gêne.
Bref, sur les réseaux sociaux, je suis de plus en plus passive. Je regarde,je lis et je suis avec grand plaisir, mais je participe de moins en moins.
Bonne journée.
Nous vivons dans un monde qui évolue et où les réseaux sociaux ont remplacé les photos, les lettres qu’on envoyait à la famille. On est dans l’instantané sans forcément réfléchir aux effets que peuvent avoir nos publications.
Alors je trouve ça bien de se poser les questions que tu as posées, de savoir quelles sont nos limites et celles pour nos enfants.
C’est vrai cela remplace les lettres et cartes postales qui étaient destinées aux famille et amis. Avec les réseaux sociaux tout le monde peut y avoir accès.
C’est tentant de partager nos petits bonheurs, coup de gueule, nos fiertés parentales et en même temps cela me met de plus en plus mal à l’aise. Je ne saurai expliquer pourquoi. On a mis le doigt dans un monde qu’on ne maîtrise pas complètement et ça me fait peur. Il faut vraiment être vigilant.