L’idée m’est venue après un de ces après-midi passé à revoir les leçons avec Loulou, leçons qu’il n’avait manifestement pas révisées de la semaine. Face à sa mauvaise volonté, le ton est monté et voilà qu’il s’est mis à crier :
« Mais je n’ai pas le temps de faire mes devoirs ! Si je n’avais pas autant d’activité pendant la semaine, j’aurai plus de temps pour les faire !!! ».
J’ai cru que j’allais m’étouffer ! J’ai réprimé l’envie de lui dire que s’il passait moins de temps sur les écrans et notamment Fortnite, il en trouverait du temps. Mais je suis restée zen et nous avons poursuivi les révisions.
Comment trouver du temps pour faire les devoirs ?
Je ne nie pas que mes enfants ont des journées bien chargées. Mais je reconnais aussi qu’ils ont l’art de la procrastination et une fâcheuse tendance à oublier le temps qui passe quand ils sont devant leurs écrans. Nous sommes souvent obligés de les rappeler à l’ordre le weekend pour qu’ils arrêtent. Alors la semaine, quand Loulou est seul à la maison, c’est carte blanche sur l’ordinateur donné par le collège.
C’est pourquoi le « j’ai trop d’activité pour faire mes devoirs » est resté dans un coin de ma tête. Je me suis demandée comment l’aider à trouver du temps pour faire ses devoirs. C’est alors que je me suis souvenue d’un outil que j’avais utilisé dans le cadre d’une intervention sur la gestion du temps.
J’ai réfléchi à la manière dont je pourrais l’adapter à mon fils de 12 ans et, le weekend dernier, je lui ai proposé de se prêter à cet exercice.
Les consignes et la bienveillance
Tout d’abord, j’ai mis Loulou à l’aise en lui indiquant que je ne me fâcherai pas s’il était honnête avec moi et envers lui-même. En effet, cet exercice implique d’être réaliste pour voir les résultats.
Ensuite, je lui ai parlé des différents temps de vie qui composent une journée en l’adaptant à son âge :
- les temps physiologiques : sommeil, repas, toilette…
- le temps de travail : le collège, les devoirs
- le temps domestique : tout ce qu’il fait à la maison
- le temps personnel : sports, loisirs, activités associatives, ne rien faire…
- enfin, le temps d’écran : jeux sur son ordinateur, la tablette, la console, la télévision, vidéos regardées…
Puis, je lui ai présenté ce cadran découpé en heures, elles-même découpées en demi-heure. L’objectif de l’exercice est de compléter ce cadran en fonction du temps passé pour chaque activité de la journée.
L’importance de remplir en étant réaliste
J’ai rappelé à Loulou que je souhaitais qu’il fasse cet exercice de la manière la plus réaliste et honnête possible. Non pas pour moi, mais pour lui. Pour lui permettre de réaliser comment sont découpées ses journées et quel temps est consacré à chaque activité. Il a accepté de se prêter à l’exercice. Je lui ai donc demandé d’évaluer le temps qu’il passait pour chaque activité en choisissant une journée type
Afin de rendre ce découpage plus visible, je lui ai demandé de choisir une couleur pour chaque activité et de colorier le cadran.
Au final, voilà ce que ça donne :
Pas le temps de faire les devoirs, vraiment ?
J’ai demandé à Loulou ce qu’il pensait de la manière dont il répartissait son temps dans une journée type. Comme je m’y étais engagée, je n’ai fait aucune remarque, aucune réflexion sur ces temps.
Mais, de lui-même, il a constaté que le temps consacré à ses devoirs et leçons était inférieur à celui consacré aux écrans/loisirs. Et là, magie de la chose, il en a conclu qu’il pouvait réduire son temps d’écran pour trouver du temps pour les devoirs.
Est-ce que cela va suffire à trouver du temps pour les devoirs ?
Sur le papier, oui… Dans la vraie vie, je sais que la tentation d’une partie de Minecraft ou autre sera toujours plus forte que celle de se mettre aux devoirs. C’est le soucis avec notre fils quand il n’est pas encadré par les parents. Il a du mal à s’autogérer et à se mettre pleinement à ses devoirs.
Cet exercice aura au moins eu le mérite d’attirer son attention sur la manière dont il pouvait gagner du temps pour les devoirs. Je pense qu’il serait utile de lui faire refaire dans quelques semaines, en gardant les mêmes consignes, pour voir si cela évolue.
Voilà, ce n’est pas LA solution miracle pour que les enfants cessent de jouer sur les écrans et se mettent à faire les devoirs. Mais pour moi, elle aura eu ce mérite de pointer du doigts les différences de temps consacrés à chaque activité. J’espère qu’il saura se saisir de cet exercice pour répartir différemment ses activités. A suivre donc…