Je m’attends toujours à ce qu’on réponde à cette question par un programme planifié depuis des semaines, des réservations posées. Mais jamais, je n’aurai pensé qu’un jour on me dise « Qu’est-ce qu’on fait pour les vacances ? Ben rien ! ». Rien ! Mais on parle de vacances là, de dépaysement, de visites, de famille, de balades… Mais rien ?! Pourquoi ?
Ne rien faire pour renouer avec soi-même et la slow life
Quand ma cousine m’a répondu qu’elle ne faisait rien pendant les vacances, je suis restée interrogative. Rien, vraiment ? Alors non, pas vraiment rien puisque la journée est toujours rythmée par le réveil des enfants, les repas, les jeux… Mais pour elle, le rien signifie de n’avoir prévu aucune activité à l’avance, de faire au jour le jour en fonction des envies, de la fatigue, de la motivation.
Rien, c’est profiter du temps présent sans se presser parce qu’il faut aller déjeuner chez Mamie Lulu et dîner chez Tonton Paul. C’est prendre le temps de se mettre sur un transat avec un livre, un jus de fruit et laisser les enfants jouer dans le jardin. Ne pas se soucier des valises à défaire et refaire parce qu’on bouge d’un endroit à l’autre. C’est aussi savoir apprécier tout ce qu’il y a à proximité, découvrir le village voisin, l’artisan du coin, la rivière pour tremper ses pieds.
Ne rien faire parce que la charge mentale des vacances, ça suffit !
Lors d’échanges informels avec des personnes d’un groupe de travail, l’une d’elle m’a répondu :
Je crois que mes yeux se sont tellement écarquillés qu’elle a dû me prendre pour le sosie du loup de Tex Avery. Je ne m’attendais pas du tout à cette réponse alors j’ai laissé échapper un : « Rien, mais rien du tout ?«
Et la voilà qui m’explique que, depuis des années, quand son mari la questionne sur les vacances, dans sa tête, c’est une alerte rouge qui s’allume avec alarme sonore et tout le toutim.
Parce que, depuis des années, c’est à elle que revient l’organisation des vacances. Choisir le lieu qui convienne à toute la famille, pas à la montagne parce que les randonnées c’est chiant pour les ados, la mer OK mais le sable ça gratte, la campagne on se fait chier comme des vaches… S’occuper ensuite des réservations, de l’itinéraire, de faire les valises, de tout ranger en arrivant, tout nettoyer en partant.
Et chaque année, le même constat : personne n’est jamais content parce que la destination ne convient pas, l’appartement n’est pas assez ceci, le truc à visiter fermé pour rénovation… Cela créait des frustrations et des tensions qui lui retombaient dessus.
Alors, une année de ras-le-bol, elle a décidé que des vacances comme ça, elle n’en voulait plus.
Elle a donc laissé les autres membres de la famille s’en occuper. Voilà donc quelques années que les vacances se déroulent à la maison et qu’elle en est soulagée. Finies les crises, le stress de l’organisation, des préparatifs, du voyage et du retour. Exit la charge mentale, bonjour l’esprit tranquille !
Et cela ne lui manque absolument pas car elle prend le temps de faire tout ce que son activité professionnelle ne lui permet pas de faire dans l’année : du jardinage, de la rénovation des pièces… Un peu comme ma cousine en fait 🙂
Ne rien faire, c’est très dur pour moi…
D’aussi loin que je me souvienne, nous sommes toujours partis en vacances avec mes parents pour aller voir les grands-parents ou la famille. Mais également pour passer du temps en famille, en maison familiale ou dans des locations. Et puis, nous avions la chance de pouvoir bénéficier des tarifs avantageux des séjours en colonies ou en camps d’ado grâce au Comité d’Entreprise de l’industrie dans laquelle travaillait mon père.
Je me suis donc construite avec cette envie de bouger pendant les vacances, de partir, aller voir ailleurs, découvrir d’autres endroits, d’autres pays, d’autres cultures.
Même en temps normal, j’ai la bougeotte. J’exerce un métier assez sédentaire (et encore plus depuis la crise sanitaire et le télétravail, la multiplication des visios…). Dès qu’arrive, le week-end, j’ai envie de sortir, m’aérer, bouger.
Alors en vacances, je ne vous en parle même pas !
Je suis du style à me lever tôt le matin pour aller me promener au calme. A vouloir prendre mon sac sur le dos et hop, partir visiter ce petit village perché dans la montagne ou faire le tour de ce lac. M’arrêter dans ce petit snack pour goûter les spécialités locales, discuter avec le patron qui pourra nous conseiller d’aller visiter tel lieu. Me laisser surprendre par un paysage, un monument, une odeur avec un seul mot d’ordre : profiter !
Oui profiter de chacun de ces endroits, de chacun de ces moments. Les graver dans ma mémoire parce que je sais que ce sont des instants uniques dans lesquels j’aurai envie de replonger les soirs de trop plein de boulot et de stress.
Chacun a sa vision des vacances, ses envies. Rien ou plein de choses. En solo ou en famille. L’important est de pouvoir faire de ce moment de l’année celui qui nous fait du bien et nous ressource.