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Démissionner après 50 ans : la suite

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Dans l’épisode précédent, j’ai tenté de répondre de manière objective à « pourquoi j’ai eu envie de démissionner » en vous laissant dans un terrible suspens. Aujourd’hui, je vais vous raconter comment tout s’est très rapidement enchaîné, ce qui m’a conduit à devoir prendre une décision en très, très peu de temps. Changer d’emploi après 50 ans oui, mais dans un contexte « sécurisé ».

Une annonce intéressante

Pendant 2 ou 3 jours, j’ai lu et relu cette annonce. Je me disais « ça, je sais faire« , « ah ça, bah c’est mon quotidien« , « ça, je ne fais plus mais qu’est-ce que ça me plaisait« . Plus je la lisais, plus je commençais à me projeter dans le poste alors même que je n’avais pas répondu à l’annonce.

En parallèle, au travail, je voyais des choses se mettre en place qui ne me convenaient pas. Je n’étais plus en accord avec les directions qu’il était envisagé de prendre. On me faisait comprendre que, même si je n’étais pas d’accord, il fallait que je soutienne ces orientations auprès de mon équipe. Que je défende les positions de la direction et fasse en sorte de recueillir l’adhésion de l’équipe.

J’apprenais des choses que je devais garder pour moi alors que les interrogations allaient bon train et que l’inquiétude grandissait auprès de mes collègues (postes non remplacés, changement d’organisation…).

Alors, après avoir relu l’annonce une énième fois, j’ai envoyé un message à la personne qui l’avait postée en lui demandant si elle pouvait m’en dire un peu plus sur le poste, la structure… En réponse, j’ai eu « C’est tout à fait ton profil qu’on recherche alors si ça t’intéresse, envoie vite ton CV, ta lettre de motivation et des prétentions salariales« .

Le poste était à pourvoir immédiatement. Si je voulais avoir une chance de passer un entretien, il ne fallait donc pas traîner. Dilemme : je postule ou non. Je me suis dit que je ne perdais rien à envoyer ma candidature et que je verrais bien où cela me mène.

Le soir même, je retravaillais mon CV pour l’adapter en fonction des attendus du poste et je l’envoyais avec mes « prétentions » salariales (j’en parlerai plus tard).

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Le processus est en marche !

Deux jours plus tard, je recevais un mail me proposant un rendez-vous en visioconférence avec la responsable de l’équipe et la directrice générale de la structure.

Aussitôt, j’ai fait des recherches plus poussées sur la structure. Qui elle est, qu’est-ce qu’elle fait, depuis combien de temps elle existe, sur quels projets elle travaille… J’ai lu rapidement leurs publications et pris quelques notes. J’ai fait correspondre les missions indiquées dans l’annonce avec mes expériences professionnelles. Bref, une préparation qui rendrait fière la conseillère en insertion que j’ai été 😉

J’ai passé un premier entretien en visio qui m’a permis de découvrir la personne avec laquelle j’allais travailler sur le poste. Nous avons échangé quelques temps avant d’être rejointes par la directrice générale. Nous étions davantage sur une conversation professionnelle que sur un entretien, dans la bienveillance et l’envie de savoir si ça allait « matcher ».

Le lendemain, elles me rappelaient pour me proposer un nouvel entretien, dans les locaux cette fois, avec l’ensemble des membres de direction. Cela m’a permis de voir les locaux, d’évaluer le temps de trajet, de poser toutes les questions qui étaient en suspens…

L’entretien devait durer 30 minutes, j’en suis sortie au bout de 2 heures.

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Entretien surprise

C’est après le 2ème entretien que tout s’est bousculé dans ma tête : j’y vais ou je n’y vais pas. Et si ça ne me plaisait pas ? Est-ce que j’ai vraiment envie de partir ? Il y a quand même des aspects du poste avec lesquels je ne suis pas à l’aise…

Relancée par la personne avec laquelle j’étais sensée travailler, je lui ai demandé si je pouvais bénéficier d’un petit temps de réflexion. J’avais en effet besoin de me poser pour ne pas agir dans la précipitation. J’avais bien conscience que le poste était à pourvoir rapidement mais j’avais encore quelques interrogations. Je voulais prendre en compte les différents éléments, les pour, les contre, l’intérêt pour les missions… Dans un prochain article, je vous parlerai des outils dont je me suis servie pour cette étape.

Apprenant cela, la directrice générale m’appelle un jour alors que je suis à mon travail et me propose de nous retrouver pour déjeuner afin d’éclaircir les différents points de questionnement ensemble. Je ne m’attendais pas du tout à cela et c’est avec une boule dans le ventre que je me suis rendue à ce déjeuner le jour même.

Elle a été très franche et directe avec moi : elle sentait que j’avais des hésitations et voulait être sûre que ni elle, ni moi, ne faisions fausse-route pour ce poste. Je lui ai parlé avec la plus grande sincérité de ce qui me posait problème, elle répondait avec tout autant de franchise.

A la fin de ce rendez-vous, je lui confirmais mon intérêt pour le poste. Elle souhaitait avoir un retour des personnes avec lesquelles j’ai travaillé et m’a demandé des références professionnelles.

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Des références professionnelles

J’ai donné les coordonnées de mon ancienne responsable, celle qui avait vu en moi des compétences que je ne soupçonnais pas avoir. Pour l’autre, j’ai immédiatement pensé à une personne du réseau qui avait eu à peu près le même parcours que moi et m’avais soutenue lorsque je suis devenue responsable.

Je ne suis pas familière de ce genre de démarche et, même si ces personnes pensaient que j’avais toutes les compétences requises pour le poste, je ne savais pas quelles questions seraient posées.

Elles m’ont appelée dès qu’elles avaient échangé avec la directrice générale en m’indiquant que tout s’était bien passé et qu’elles avaient soutenu ma candidature.

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Dernière étape : le salaire !

Il fallait qu’on se mette d’accord sur ce dernier point avant qu’elles m’envoient la promesse d’embauche et que j’entame les démarches en vue de démissionner.

Ahhhhh, la question du salaire… Comment savoir quelle est ma valeur sur le marché du travail avec mon BAC +5, mes 25 ans d’expérience professionnelle, mon dernier poste à responsabilités ? Lorsque j’ai regardé les offres d’emploi mentionnant un poste à peu près équivalent au mien dans le privé, j’avoue que ça m’a fait grincer des dents. Eh oui, dans le milieu associatif, il est très difficile d’avoir des salaires qui peuvent s’aligner sur le privé.

Pour tout vous dire, lorsque je dévoile le salaire que je gagnais en temps que responsable, avec ces nombreuses heures de travail, ces tâches, ces responsabilités, les personnes tombent sur le cul ! Je ne vais pas dévoiler mon ancien salaire parce que, pour certaines personnes, il pourrait paraître élevé par rapport à ce qu’elles touchent. Pour d’autres, il serait inconcevable de travailler pour « si peu » au regard des missions, de mon diplôme, de mon expérience. Tout est donc relatif et je ne veux ni créer de frustration, ni indignation.

De toutes manières, même si j’avais conscience d’avoir un salaire inférieur au niveau du marché, à chaque fois que je demandais une augmentation on me répondait que « pour le secteur associatif, c’est déjà bien payé et tu as quand même de nombreux avantages ». Souvent suivi de quelques sous-entendus qui signifiaient « si tu n’es pas contente, vas voir ailleurs ». Donc, l’évolution salariale, la reconnaissance, toussa toussa, c’était bien ailleurs qu’il faudrait aller la chercher.

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La négociation du salaire

Bref, lorsque j’ai donné mes prétentions, j’ai un peu gonflé mon salaire en précisant que j’avais en plus quelques avantages tels que tickets resto, RTT, etc, etc… Je me disais que si elles étaient OK pour cette base de salaire, je serai déjà contente car je gagnerai plus.

Ma future directrice m’appelle et m’indique que, par rapport au salaire que j’ai mentionné, elle n’est pas d’accord et que ça lui pose un petit problème. Bon, je me dis que j’ai bien fait de gonfler un peu et que si elle me propose le même salaire, bah, ça ira quand même hein ! Je reste dans le milieu associatif après tout alors je comprends bien que ce n’est pas dans ce secteur que je ferai fortune.

Mais là, elle poursuit en me disant que, pour elle, c’est inconcevable de ne pas avoir un salaire plus élevé au regard de mon expérience et de ce qui est attendu sur ce poste. Alors là, dans ma tête, c’est un tsunami émotionnel : je pensais qu’elle allait me proposer un salaire identique mais non, elle est bien en train de me dire qu’elle négocie un salaire plus élevé. Pincez-moi je rêve ! Aïe, non c’est bel et bien ce qu’elle est en train de me dire.

Voilà qu’en l’espace de quelques jours, je me sentais attendue dans une équipe, que mon expérience était reconnue et valorisée et, cerise sur le gâteau, qu’une personne négociait mon salaire à la hausse à ma place. Comment vous dire que, dans ces conditions, je voyais le ciel s’éclaircir et de nouveaux horizons professionnels se dessiner.

En fin de journée, je recevais ma promesse d’embauche. Il ne me restait plus maintenant qu’à faire le grand saut et annoncer ma démission à la direction générale.

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Comment savoir si c’est bien opportun de changer d’emploi après 50 ans ? To be continued…

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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