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Grandir ou vieillir #10dumois

Pourquoi ce thème « grandir ou vieillir » pour débuter cette année de rendez-vous #10dumois ? Grâce à ce commentaire de 3 enfants en 3 ans à propos de l’article « Des étoiles dans les yeux » qui disait :

« Merci pour ce billet original qui donne envie de continuer à grandir. Parce qu’en te lisant c’est ce que je ressens : plus que vieillir, on grandit chaque année »

Cette phrase m’a questionnée : est-ce qu’on parle de grandir ou vieillir ?

Avec mes 50 ans révolus, il me semblait évident que je vieillissais :

  • ma vue baisse et je porte maintenant des verres progressifs,
  • mon ventre plat dont j’étais si fière commence à disparaître sous un petit matelas graisseux malgré le sport et le renforcement musculaire,
  • à chaque fois que ma gynéco me voit, elle me parle de préménopause,
  • mon médecin m’a prescrit de la vitamine D pour prévenir l’ostéoporose,
  • quand je me couche à 4 h du matin, il me faut une semaine pour m’en remettre,
  • je commence à avoir de l’arthrose sur certaines articulations notamment au niveau des orteils…
Pour le thème grandir ou vieillir du rendez-vous 10 du mois du blog Egalimère, photo de pied avec début d'arthrose

Mais j’ai aussi grandi durant ces dernières années.

Jusqu’à présent, je n’avais pas vraiment porté attention aux différents sens de ce verbe : grandir.

Quand je parle de mes enfants qui grandissent, je parle de leur taille qui augmente un peu plus chaque mois. Ils poussent comme des arbrisseaux, deviennent grands et forts.

Mais grandir, c’est aussi « gagner de la maturité, devenir plus mûr, plus adulte » selon Larousse.

Et c’est ça que j’ai réalisé en lisant ce commentaire. J’ai gagné en maturité, en assurance, en confiance en moi.

Pourquoi m’a-t-il fallu du temps ?

Il y a un peu plus de 16 ans, lorsque j’ai quitté « ma vie d’avant » et « celui qui m’a bousillée de l’intérieur« , je me sentais complètement désorientée. Je passais d’une vie sous contrôle permanent de mon poids, de mes tenues vestimentaires, de mes fréquentations, de mon travail, de ma manière de penser… à la « liberté ».

Avec mon ex, j’avais grandi trop vite, j’étais devenue « une femme » trop vite. En quelques mois, je suis passée de l’adolescente fan de Depeche Mode à la « femme fatale« . Du moins, j’avais l’apparence d’une femme mais mon intérieur était vide de sens critique, de capacité de réflexion, d’autonomie…

Je vivais sous emprise. Voilà, ce simple mot permettra de résumer assez facilement mon état d’esprit de ces 15 années de vie.

Grandir à 35 ans

Après ma séparation, j’ai vécu une période de régression. A plus de 30 ans, j’éprouvais le besoin de vivre une partie de cette fin d’adolescence qu’on m’avait volée.

Cela n’a pas duré trop longtemps mais je pense que c’était nécessaire pour me permettre de grandir par la suite.

Cela a commencé par une relation de couple différente, basée sur l’échange, la confiance, l’envie que l’un et l’autre évolue et s’épanouisse, le respect.

Puis au niveau professionnel dans un métier que j’avais choisi, qui m’a permis d’évoluer au fil du temps. De prendre des responsabilités, gérer des équipes, concevoir et piloter des projets.

Fonder une famille avec 2 petits êtres qui sont venus chambouler toutes mes certitudes sur le fait de ne jamais devenir mère, de ne pas être capable d’aimer les enfants.

La nécessite de me reconstruire

Mais je crois que ce qui m’a aussi beaucoup fait grandir, c’est de prendre conscience que je ne pourrai jamais avancer dans ma vie tant que je traînerai des boulets liés à mon passé.

Alors, comme vous le savez si vous me lisez depuis le début, j’ai entamé différentes démarches pour me reconstruire. J’ai consulté des professionnelles pour me permettre de poser des mots sur mes maux. Je me suis remise au sport pour me réapproprier mon corps. J’ai eu la chance de pouvoir faire une séance de shooting photo

J’avançais sur le chemin du bien être mais il me manquait une étape. Une dernière marche à franchir.

C’est en voyant le film « Les chatouilles » que j’ai compris ce qui me bloquait encore. Je n’avais jamais vraiment parlé avec ma famille de cette période pendant laquelle je subissais ces violences psychologiques.

J’avais peur qu’on ne me croit pas, qu’ils pensent que j’exagère les faits, ne comprennent pas pourquoi, des années après, je remuais encore « cette merde » et ne tournais pas la page.

Alors, peu avant mon anniversaire, j’ai appelé mes parents et je leur ai demandé s’ils me croyaient. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine qu’il raisonnait dans mes tempes. Enfin, j’osais leur en parler, leur poser la question.

Il n’y a pas eu de silence, aucun temps de réflexion de leur part.

Ils ont vu, ils étaient les témoins passifs et impuissants de ma descente aux enfers. Leurs tentatives de m’ouvrir les yeux ont été vaines, je ne pouvais pas les entendre. Ils avaient mal pour moi mais ne savaient plus quoi faire. Mes sœurs et mon frère non plus. Mais toutes et tous me croient. Toutes et tous sont conscients que je n’étais pas réellement moi pendant toutes ces années.

Je crois que c’est à ce moment là que j’ai grandi définitivement.

Il me fallait me libérer de cette emprise qui me rattachait encore à mon passé pour pouvoir avancer sereinement dans la vie. Continuer à m’émanciper, m’affirmer, prendre confiance en moi et prendre du recul sur ces années de violences psychologiques.

Voilà pourquoi j’ai beaucoup aimé cette phrase de 3enfants en 3 ans. Parce qu’elle m’a permis de mettre un mot sur ce que je ressentais à la fin de cette année 2019.

OK, je vieillissais parce que j’avais passé le cap des 50 ans. Mais surtout, je me sentais sereine, bien dans ma peau, confiante en mon avenir. Je me sens moi entièrement et librement, je ne me cache plus derrière des faux-semblants et des apparences.

Il m’aura fallu de nombreuses années pour parvenir à grandir. Alors maintenant, je vais pouvoir vieillir en posant un regard apaisé sur mon passé et en profitant du temps qu’il me reste à vivre pour être heureuse.

De quelle manière ce thème « Grandir ou vieillir » aura-t-il été abordé par les participant.e.s à ce rendez-vous #10dumois de janvier ?

On se retrouve le 10 février avec le thème « Envie d’été et de voyages »

Thémes des rendez-vous #10dumois 2020

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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