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La musique dans la peau #10dumois

Quand j’ai choisi le thème de ce mois de juin, la musique dans la peau, je pensais rédiger un article sur la fête de la musique. Parce que le 21 juin est une journée plutôt festive, c’est le début de l’été, on flâne dans les rues en passant d’artiste en artiste. J’aime bien cette journée même si cette année, elle s’annonce intense pour des raisons professionnelles.

Et puis, entre le choix du thème et maintenant, il s’est passé quelque chose qui me l’a fait envisager sous un autre angle. Une autre manière de dire que j’ai la musique dans la peau.

10 du mois macaron participant-e-s

Mais que s’est-il donc bien passé ???

Beaucoup de choses en fait. Tout d’abord, je continue d’avancer sur le chemin du mieux-être, de l’acceptation de moi, de mon corps. Ce n’est pas une chose facile, j’ai failli retomber dans les travers de la dysmorphophobie mais ouf ! Emilie save my life !

En réussissant à passer ce cap, en réalisant de nombreuses choses sur les raisons du rejet de mon corps, je me suis sentie différente. Comme si enfin, après des années à me torturer à coups de régimes plus débiles les uns que les autres, une porte s’était ouverte dans ma tête.

La voilà la vérité :

Depuis l’âge de 18 ans, je vivais dans un corps qui ne m’appartenait pas. Non, ce corps était sous le contrôle d’un homme.

A ses yeux, je n’étais jamais assez fine, jamais assez sexy, jamais assez bronzée. Je n’avais jamais d’assez gros seins, jamais de jambes assez longues… Il y avait toujours quelque chose qui clochait sur ce corps.

Alors j’ai fait des régimes, de nombreux régimes. J’ai porté des talons très hauts et des tenues très courtes. Je me suis fait friser les cheveux pendant 15 ans. J’ai porté des soutiens-gorge plus que rembourrés pour donner l’impression d’avoir une plus grosse poitrine.

Ce corps n’était qu’apparence et faux-semblant. Alors comment voulez-vous apprendre à aimer quelque chose qui sonne faux ? Quelque chose qui ne vous appartient pas vraiment ? Comment aimer ce corps dont j’ai été dépossédée ?

15 ans pour en prendre conscience !

Cela va faire 15 ans que ma vie a pris un autre chemin que celui de l’emprise et de la violence psychologique. Mais comme j’ai vécu les quinze années précédentes avec cette injonction du « corps parfait », difficile de faire fi de cette petite voix dans ma tête.

Alors comment vous dire que cette prise de conscience a été libératrice ? Un peu comme une renaissance. Comme si une nouvelle voix s’était immiscée dans ma tête pour me dire :

« Voilà, c’est TON corps, il t’appartient. Alors certes, il ne ressemble pas à celui de ces femmes que tu trouves sublimes mais c’est le tien. Ce corps fait partie de ton histoire et de ton avenir. Si tu veux qu’il t’amène loin, tu dois en prendre soin et apprendre à l’aimer. »

J’ai un corps à moi ! Oui, je sais, ça peut paraître étrange comme phrase mais c’est ce que je ressens au fond de moi. Voilà pourquoi je parle de renaissance. Un peu comme si j’étais une nouvelle née et que je découvrais pour la première fois ces bouts de moi. Ces bouts qui forment un tout, un corps. MON CORPS !

Et voilà comment j’en arrive à la musique dans la peau

Pour mes 48 ans en fin d’année dernière, j’avais très envie d’un nouveau tatouage. Je voulais quelque chose qui symbolise l’amour. L’amour pur, le vrai, celui qui fait battre mon cœur et soulever des montagnes. Je trouvais que les bonhommes cœurs de Ti’Loulou représentaient tout ça. Je m’en moquais du côté enfantin du dessin, il symbolisait cet amour que je voulais graver sur ma peau.

Bonhommecoeur Ti'Loulou; la musique dans la peau

Et puis j’en ai parlé un soir pendant le repas. Soudain, Loulou m’a regardé et a demandé : « Pourquoi tu choisis un dessin de Ti’Loulou pour te faire tatouer et pas un des miens ? ».
Vous la voyez arriver vous aussi Madame la Culpabilité ? Bah oui, pourquoi Ti’Loulou et pas lui ? Il a raison ce ptit bonhomme plus si ptit que ça.

Alors j’ai laissé tomber ce projet. J’ai abandonné l’idée de ce nouveau tatouage à contrecœur.

Quelques mois ont passé et l’envie est revenue. Alors j’ai acheté une tablette de tatouages éphémères et j’ai commencé à m’en mettre sur le poignet pour voir ce que ça donnerait. Des papillons, des fleurs, des cœurs… Je trouvais ça sympa mais je n’avais pas de coup de cœur pour les motifs de ces décalcomanies.

Et puis c’est venu comme une évidence après cette prise de conscience.

J’ai voulu graver sur ma peau ce symbole de renaissance, de renouveau.

J’ai tapé le nom du symbole dans un moteur de recherches, j’ai fait défiler les images et je l’ai vu. Lui. Ce symbole qui semblait me dire qu’il était fait pour moi.

Je suis allée rencontrer un tatoueur après m’être renseignée sur son travail. Nous avons fixé un rendez-vous 3 semaines après. Plus les jours avançaient, plus j’étais impatiente d’y être. Je voyais ce motif agrémenté d’autres petites choses, des courbes…

Le jour J, j’avais l’impression d’avoir un rendez-vous très important avec mon « nouveau moi ». J’avais les mains moites et le bide en vrac.

Le tatoueur m’a fait entrer dans la pièce et m’a posé des questions. Je suis venue avec un motif mais ce n’était pas MON tatouage. Il voulait que je le personnalise, que j’y mette des mots, des idées, des symboles.

Après cet échange, il a réalisé un premier tracé à main levée au feutre sur ma cheville.

Oui, sur la cheville et finalement pas sur le poignet parce qu’entre le dessin de base et les symboles à ajouter, je n’étais pas prête à couvrir tout mon avant-bras.

Il s’arrêtait souvent pour avoir mon avis et mon approbation. Une fois le motif grossièrement dessiné, il m’a demandé si j’étais prête.
Je suis restée quelques instants la tête dans le vague. J’y vais ou je recule ? Il réalise ce qu’il a tracé ou je reviens sur mon idée de départ ?

Et puis j’ai lâché prise. Je me suis allongée sur le côté, j’ai fermé les yeux et je lui ai dit « Allez, c’est parti ! ». Alors il s’est levé pour aller mettre de la musique. De la musique que je n’avais jamais entendue jusque-là, du « reggae des îles« .

Il a pris place, mis en marche son dermographe et s’est lancé.

Les yeux fermés, je me laissais bercer par cette musique. Elle me transportait littéralement. Peut-être que les 3 heures de sommeil de la nuit précédente m’aidaient aussi à me mettre dans un état second… Je me voyais sur une plage de sable fin face à l’immensité de l’océan. J’étais calme, sereine, bien dans ma tête. Consciente également qu’à partir de maintenant, j’allais porter ces signes de renouveau sur ma peau, comme un rite de passage à autre chose.

Lorsqu’il a eu fini son premier tracé, il m’a demandé de regarder son travail. Je me suis relevée et j’ai baissé les yeux vers ma cheville. Et là, j’ai juste dit « C’est magnifique ! ».
Je me suis encore plus détendue parce qu’il avait réalisé exactement ce que j’attendais sans le savoir. Ce symbole, ces courbes, ces significations, tout prenait sens dans ce tatouage.

Voilà pourquoi la musique dans la peau parle de renouveau et de tatouage

Certaines musiques restent associées à des souvenirs, heureux ou tristes. Ces musiques entendues pendant une heure et demi m’ont bercée. Je n’ai pas ressenti la douleur du tatouage aussi intensément que je m’y étais préparée. J’avais au contraire l’impression d’être dans un moment un peu à part, un peu comme sous hypnose. D’ailleurs, je suis sortie de là vidée mais tellement contente du résultat.

Le lendemain, nous échangions quelques mots avec le tatoueur sur Instagram. Il m’a fait remarquer que j’étais partie sans prendre les noms des groupes de musique que j’avais aimés. Alors il m’a adressé une petite liste et je les ai cherchés sur le net.

Lorsque les premières notes d’un groupe ont retenti, je me suis revue allongée sur cette table chez le tatoueur et j’ai souri.

Voilà en quoi ces musiques sont définitivement dans ma peau…

Pour voir le magnifique travail de ce tatoueur, Haureva, c’est par là : https://www.instagram.com/haurevag/

Qu’est-ce que ce thème aura inspiré aux autres participant•e•s ?

Pour le découvrir, cliquez sur les liens ci-dessous

 

Et rendez-vous le mois prochain pour un nouveau rendez-vous sur le thème « Sortez les maillots de bains ! »

Thèmes 10dumois 2018 - Egalimère - Silent sunday 88

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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