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Audrey, ostéopathe et son organisation vie pro-vie perso

L’ostéopathe que je consulte m’avait confié que sa vie de famille pâtissait de son travail. Des journées à rallonge parce qu’il reçoit principalement ses patient·e·s en dehors de leurs heures de travail. Il n’est pas le seul dans ce cas en région parisienne ou ailleurs. Bon nombre de professionnel·le·s de santé sont confronté·e·s à cette difficile conciliation vie pro – vie perso. Mais certaines personnes ont fait le choix de privilégier une vie de famille, sans négliger leur activité professionnelle. Comment font-elles ? Rencontre avec Audrey, ostéopathe.

Respect de l'autre - ostéopathe
Auteur·e non identifié·e

Bonjour Audrey,

En quelques mots, pouvez-vous nous parler de votre parcours pour devenir Ostéopathe ?

J’ai eu envie de devenir ostéopathe quand j’étais en 3ième il me semble. J’étais moi même patiente et j’ai trouvé ça « magique ». J’ai donc voulu savoir comment ça fonctionnait.

Depuis petite je voulais être infirmière, puis puéricultrice… Je me destinais à un métier de la santé tout en rejetant certains aspects. En découvrant l’ostéopathie je n’ai vu que des avantages !

Je suis entrée dans une école d’ostéopathie exclusive après le bac.

J’ai ensuite effectué des remplacements puis je suis devenue collaboratrice dans le cabinet d’un confrère. J’y suis restée presque 4 ans. Et puis, j’ai ouvert mon propre cabinet il y a 3 ans.

Lors de votre installation, avez-vous pu bénéficier d’une aide financière de la part d’organismes ?

Non je n’ai eu aucune aide pour mon installation.

Vous exercez une profession libérale qui ne présente pas les mêmes droits en matière de maternité, maladie… Comment cela se passe pour vous ?

En tant que profession libérale mon congé maternité « pris en charge » était de 8 semaines. Il était hors de question de me limiter à ce temps. D’une part parce que je ne me voyais pas travailler jusqu’à 15 jours avant la date du terme (j’ai d’ailleurs accouché 15 jours et presque 2 mois avant terme pour mes garçons…) ni les laisser à un mois et demi.

J’ai donc prévu de m’arrêter 2 mois avant et 3 mois après, sans compensation financière.

En ce qui concerne la maladie le RSI ne prenait pas en charge les arrêts maladie. J’ai été arrêtée d’août à fin 2017, pas de compensation donc. Par contre j’ai souscrit un contrat d’assurance privée dès mon installation. Cela m’a permis de percevoir des indemnités journalières mais qui ont été versées à la fin de l’arrêt. Pour tenir jusque là avec le seul salaire de mon mari, ça a été compliqué.

La question du congé parental s’est-elle posée dans votre foyer ?

Idem, pas de congé parental possible pour moi. Mon mari était en souffrance au travail avant la naissance de notre premier fils en 2014. Il avait besoin de réfléchir à son avenir pro. C’est lui qui a pris un congé de 18 mois (6 mois compensés par la CAF puis sans compensation). Ma place de collaboratrice à cette époque nous permettait de le faire financièrement. Les 3 premiers mois, tous les 3 à la maison étaient géniaux ! J’ai repris le travail très confiante pour mon fils et heureuse de retrouver mes patients !

Pour notre 2ème fils ce n’était toujours pas possible pour moi. Mon mari avait changé de travail et ne souhaitait pas s’arrêter. Nous avions une nounou de confiance donc nous n’avions pas envisagé de prendre un congé parental.

Comme j’ai accouché prématurément je n’ai pas eu de congé avant la naissance mais tout après. Pendant mon deuxième congé maternité j’étais installée dans mon propre cabinet. J’ai donc pris une remplaçante et elle me reversait un pourcentage des honoraires. C’est ce qui m’a permis de payer les charges pendant cette période.

Comment faites-vous pour concilier vos horaires de consultations et votre vie de famille ?

Ma priorité est ma famille et voir grandir mes garçons. Je ne fais donc pas d’horaires à rallonge.

Quand je commence assez tôt le matin (après l’école) je finis vers 16 h 30 ou 17 h. Les jours où je travaille jusque 19 h (mon maximum) je commence plus tard le matin.

Je ne travaille pas le mercredi matin ni le jeudi.

J’ai choisi de m’installer dans une région peu « dense » au niveau ostéopathie, non citadine. Du coup, les horaires des patients sont moins contraignants, ce qui me permet d’avoir cette vie de famille.

Horloge - Barcelone - Egalimère - Temps

Quelles sont les mesures mises en place pour faciliter votre quotidien ?

Les mesures que j’ai mises en pour faciliter le quotidien ? Justement le choix de mes horaires ! J’ai du temps pour préparer les repas par exemple pour qu’on ne soit pas trop speed le soir en récupérant les enfants (à 18 h 45 au maximum).

Depuis peu je suis aussi un groupe d’aide à l’organisation dans la maison sur Facebook : avoir des routines, faire les choses par 15 minutes pour ne pas se décourager… et ça nous aide.

Organisation familiale casse tête activités

Et celles que vous souhaiteriez voir mises en place par les pouvoirs publics, les administrations ?

Ce qui nous aiderait dépend je pense surtout des employeurs de mon mari. S’il pouvait faire du télétravail par exemple, il gagnerait 2 h sur sa journée et ça se serait top !!

Et aussi avoir une couverture maladie pour être plus sereine si je dois de nouveau être en arrêt maladie…

Merci pour cette interview Audrey. 

Si vous souhaitez suivre Audrey sur Twitter, c’est par là : https://twitter.com/Mamosteo

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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