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Lâchez-nous le bourrelet et le capiton !

Mon billet sur la kermesse était en sélection d’Hellocoton lundi 27 juin, youpiiii 🙂 J’en ai profité pour lire quelques articles dont celui des Chroniques de B intitulé « Mon poids ne regarde que moi... » que j’ai terminé avec l’envie de hurler : « Mais put@@@, lâchez-nous le bourrelet et le capiton ! Arrêtez avec vos injonction du corps « parfait » (parfait pour qui d’ailleurs ???), arrêtez de vouloir nous affamer ou de vouloir nous gaver, arrêtez de toutes nous comparer les unes aux autres… »

Poids - capiton - Bonne humeur
Illustration Mathou – Crayon d’Humeur

Pas un jour sans capiton, cellulite, bourrelet…

Avec l’arrivée des beaux jours, les articles « minceurs » fleurissent dans les magazines. C’est donc parti pour la saison de la traque au capiton, au bourrelet qui dépasse du short, à la cellulite apparente sous les vêtements.

Recettes minceurs, crèmes, exercices, maillots de bain adaptés à la morphologie des unes et des autres… tout est fait pour nous inciter à n’exposer nos corps que s’ils correspondent à ces images véhiculées dans les médias.

La presse people se transforme en chasseuse de capiton. Elle étale sur les pages de ses magazines les corps de telle ou telle actrice/chanteuse/présentatrice accompagnés de commentaires acerbes.

Non, ces personnes n’ont pas le droit d’avoir ce qui représente pour ces magazines des défauts. Même après des grossesses. Même après 35 ans. Même après une maladie. Même en dépression. Même après une rupture amoureuse. Seuls les corps lisses ont grâce aux yeux de ces journalistes. Et encore…

Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de femmes, jeunes ou moins jeunes exposent leur corps dénudé. Ces corps qu’on pourrait croire parfaits mais dont certains sont retouchés. Dans la chasse au gras, Photoshop est un allié précieux !

Le culte de la minceur est là. Culpabilisant. Amenant des générations de femmes à vouloir ressembler à ces images retouchées. A forcer leurs corps à entrer dans une taille 34. A s’affamer. A mettre leur santé en danger.

Mais une fois nos corps aminci, voilà qu’apparaît une autre forme de chasse au capiton : celui qui n’existe pas !

Trop maigre et forcément anorexique !

Les mannequins que l’ont voit lors défilés ou dans les magazines de mode présentent des corps fins. Parfois trop. Alors, voici que les mêmes magazines qui traquent le gras s’insurgent contre ces filles trop maigres. Ils crient à l’anorexie, à la maladie mentale, au trouble du comportement alimentaire… sans jamais se soucier de l’impact de leurs commentaires (ou si peu).

Mais, comble du paradoxe, alors même que ces corps très fins sont dévoilés sur du papier glacé, la mise en avant du moindre défaut est exacerbée. De quoi je parle ? De cette image grossie des fesses d’une telle avec « la peau qui pendouille », des seins d’une autre qui « tombent comme des gants de toilette »… Parce que oui, être trop fine peut aussi porter à moqueries…

Et nous dans tout ça ?

Quel impact cela a sur nous ? Pourquoi est-ce qu’on se compare sans cesse aux autres ? A cette fille qui a un gros cul et ouf, pas nous. A celle là qui a des seins magnifiques mais qui doivent être faux, hein, pour tenir comme ça. A celle là, trop musclée. Et l’autre là bas, si petite qu’elle devrait porter des talons. Mais comment fait-elle cette mère de famille pour mettre un maillot de bain 2 pièces avec toutes ses vergetures ? Oh là là, non mais regardes là l’autre, comment elle fait sa belle du haut de ses 16 ans, oui bon, 25 ans mais pas plus…

Peut-être par besoin de se rassurer ? Peut-être parce que se dire qu’on a des défauts mais pas ceux des autres nous permet de regagner un peu de confiance en nous ? Peut-être parce qu’on a peur du jugement des autres ? Peut-être parce que ces injonctions au corps parfait finissent par nous rattraper et nous faire culpabiliser ? Peut-être parce qu’à force de voir des images de corps retouchés, on ne sait plus ce qu’est un corps normal ?

Et d’ailleurs, est-ce qu’il existe un corps normal ?

Valentine Féau, la normalitude

Capiton, corps et histoire personnelle

Non, il n’existe pas de corps normal dans le sens où il n’y a pas de norme pour un corps. Il existe différents types de morphologies et nous sommes toutes et tous différent-e-s. Nous avons chacun-e un corps qui est unique et raconte une histoire. La nôtre. Une histoire propre à chacun-e d’entre-nous.

Le rapport au corps est quelque chose de très personnel et c’est pour cela qu’il est difficile de comprendre le ressenti des autres. Notre corps, on l’aime, on le déteste, on aimerait pouvoir changer certaines choses comme sur les images retouchées auxquelles nous sommes confrontées au quotidien.

Ce corps dont on pourrait être fières mais sur lequel on trouve (toujours) quelque chose à redire.

Ce corps dont il faut accepter les défauts. Ce n’est pas facile. Cela prend du temps. Beaucoup de temps pour certaines dont je fais partie.

Mais de ce corps, il faut surtout essayer d’en voir la beauté. Je n’invente rien. C’est comme dans toutes les situations. Comme lorsqu’on a l’impression d’être au fond du trou. Si on prenait le temps d’examiner les choses et de voir ce qui va au lieu de ce qui ne va pas, notre vision du monde pourrait changer. Oui, je sais, ça fait très « bisounours et compagnie » et pourtant, c’est ce qui ressort de nombreux ouvrages, conseils, témoignages… Et c’est ce que j’essaie d’appliquer moi-même parce que je suis bien loin de porter ce regard bienveillant sur mon gros cul

Alors oui, lâchez-nous le capiton, le bourrelet, la cellulite, nos gants de toilette, nos fesses qui pendent !!!

Soyons bienveillantes avec nous-même mais également avec celles et ceux qui nous entourent. Arrêtons de nous juger, de nous jauger, de nous comparer.

Arrêtons de porter du crédit à ces magazines ! Arrêtons de croire que toutes les images que nous voyons reflètent la réalité ! Arrêtons de vouloir ressembler à ces icônes de la mode qui vivent sous une pression constante. Arrêtons de croire que nos corps doivent correspondre à du faux-semblant.

Soyons nous-même et essayons de nous libérer du regard de l’autre !!!

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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