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Cet enfant que je ne veux pas voir grandir

Aujourd’hui, Ti’Loulou a 7 ans. 7 ans !!! 7 ans à peine, 7 ans déjà… Mais non, résolument non, je ne veux pas le voir grandir !

Je ne veux pas qu’il quitte la petite enfance. Je ne veux pas qu’il entre dans le monde des grands. Je ne veux pas dire adieu à ces précieux moments avec mon tout petit, mon bébé qui n’en est plus un, mon enfant qui n’est finalement pas si grand…

Je ne veux pas que cessent nos câlins du matin ! Je ne veux pas mettre un terme à ces moments où je viens lui gratter la tête alors qu’il est encore endormi, bien au chaud sous sa couette. Ces instants où tout est encore calme dans la maison alors qu’il sort de ses rêves et me sourit. J’aime quand il se redresse péniblement sur son lit, son équilibre n’étant pas encore réveillé lui non plus, et qu’il me tend ses petits bras. J’aime sentir son corps tout chaud se blottir contre le mien, ses bras qui m’enlacent, sa tête qui se pose sur mon épaule et son visage qui s’enfouit dans mon cou. Même s’il pèse plus de 25 kilos, il reste ce petit bout de chou qui est né si vite, si précipitamment…

Je ne veux pas que s’arrêtent ces soirées du vendredi ou du samedi. Quand après une semaine bien remplie, nous nous installons tous les 3, Loulou, Ti’Loulou et moi, enlacés sous un plaid devant la télévision. Ces soirées où je sens mon ptit bonhomme lutter contre le sommeil comme lorsqu’il était bébé. Sentir sa respiration se faire plus profonde, plus lente, son petit corps être pris de sursauts avant qu’il ne devienne lourd, très lourd, pris par le poids de ses doux rêves. Ce moment de lâcher prise total où il est blotti contre moi, où mon cœur se serre quand ma main caresse ses cheveux en même temps que je respire leur odeur. Ahhhh, cette odeur…

Silent Sunday 5 - Précieux moment

Je ne veux pas le voir grandir et pourtant… 

Je sais bien qu’il grandit et qu’un jour (dans très très très longtemps), il quittera la maison. Parce que c’est mon rôle de parent de lui donner des bases saines pour qu’il puisse s’élancer dans la vie, sûr de lui, confiant, fier de ses racines et des valeurs qui nous lui aurons transmises.

Et dire que je me suis posé beaucoup de question sur l’Amour que je pourrai porter à notre « petit deuxième ». Allait-il réussir à se faire une place dans notre univers centré sur Loulou ? Comment ce dernier allait accepter son petit frère ? Ce petit frère dont je veux maintenant préserver l’enfance et l’innocence. Ces moments que j’aimerai garder à l’abri du temps qui passe…

Mains

Pourquoi ? Parce que c’est difficile pour moi de me dire qu’après lui, c’est fini ! Oui, fini. Il n’y aura plus jamais d’autre petit bout qui poussera dans mon ventre. Plus de nouvelle grossesse. Plus d’échographie. Je ne connaîtrais plus cette impatience de vouloir faire la connaissance de mon enfant. Je ne ressentirais plus jamais ces petits coups de pieds qui nous font réaliser qu’il se passe quelque chose de merveilleux dans nos corps de femme. Ces instants où on se dit qu’on porte la vie en nous et que c’est un truc de fou ! La vie quoi ! Un petit être vivant…

Faire le deuil du petit dernier est un cap à passer. Je n’en suis pas encore à la phase d’acceptation. Je me sens encore dans le déni et la colère mais j’avance, petit à petit. De toutes façons, je n’ai pas le choix, mon corps a parlé alors autant réussir à accepter (le plus rapidement possible ???) que Ti’Loulou est bel et bien « mon petit dernier ». Et que de tous ces instants, je dois profiter.

Accepter de le laisser grandir… 

Je ne suis pas aveugle, je sais bien qu’il n’a plus 3 ans et qu’il a besoin de gagner en autonomie et en indépendance.

Par moment, il agit comme un grand garçon mais au fond de lui, il n’a encore que 7 ans. Quand la colère ou le chagrin le submergent, ses réactions sont celles d’un tout petit. Il pleure, se réfugie dans mes bras ou ceux de son père, plonge sa tête contre nos torses et ferme les yeux comme si nous avions le pouvoir de faire disparaître tout le malheur du monde quand il est dans nos bras.

Ces enfants qu'on ne voudrait pas voir grandir et protéger de tout

Quand il réussi ses calculs, quand il gagne au Monopoly ou à Labyrinthe, quand il marque un but au handball,  il a tout d’un grand. Je souris même quand je le vois prendre cette attitude de vainqueur, quand il lève ses bras vers le ciel et se met à chanter son fameux « Po polopopopo pooooo« …

Ti'Loulou heureux

Non, vraiment, je n’ai pas envie que disparaissent ses petites phrases si pleine de cette innocence qu’il est en train de perdre en même temps qu’il grandit.

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J’ai envie de le garder contre moi, j’ai envie de lui demander de ne jamais grandir, j’ai envie d’être égoïste encore quelques années et profiter de ces derniers moments de son enfance.

J’aimerai que le temps s’arrête, là, maintenant.

J’aimerai revivre ces journées indéfiniment. J’aimerai revivre encore et encore le câlin du matin, la toilette que nous faisons ensemble, sa petite main qui se glisse dans la mienne sur le chemin de l’école, le bisous avant d’entrer dans le bâtiment où il va retrouver sa maîtresse et ses copains, nos retrouvailles le soir et ses bras qui s’enroulent autour de ma taille en me serrant fort, l’entendre me raconter ses journées avec ses petites phrases si drôles, le coucher en le serrant si fort dans mes bras que je pourrais l’étouffer de mon Amour, revenir en plein nuit juste pour le voir dormir et lui murmurer que je l’aime…

Mais je ne peux pas arrêter le temps. Je ne le pourrais jamais.

Aujourd’hui, Ti’Loulou a 7 ans. L’âge de raison ? Oui, sans doute mais pour moi, il vient surtout d’atteindre l’âge de ME faire une raison et d’accepter de le voir grandir…

 

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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