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La parisienne, moteur de l’estime de soi ?

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Il y a quelques temps de cela, je vous faisais cette « terrible » confession au sujet de ce poids qui me hante, de cette image de mon corps qui me dégoûte, de mon obsession de la balance, de la quête du corps « parfait » qui ne le sera jamais…

Alors que j’avais entrepris un travail sur moi et l’image que j’ai de moi, j’ai revu mon endocrinologue pour faire le point sur mon taux d’hormones thyroïdiennes, notre rendez-vous bi-annuel.

Comme à chaque consultation, je lui fais part de mon ressenti, de ce mal-être qui ne me quitte pas par rapport à ce poids qui augmente un peu plus à chaque consultation, de ce corps qui se transforme et qui ne répond plus à mes restrictions alimentaires, de cette envie de m’arracher des bouts de fesses trop grasses, trop grosses, trop molles, trop pleines de cellulite…

Et comme à chaque consultation, elle tente de trouver des mots qui pourront apaiser mes maux, reprenant ma courbe de poids depuis qu’elle me suit, m’expliquant qu’à mon âge ce sont d’autres hormones qui commencent à entrer en jeu (parce que j’ai beau avoir 30 ans dans ma tête, mon corps en a 15 de plus…)… Mais rien n’y fait, je ne veux pas entendre ses arguments, je ne peux me résoudre à accepter ce qu’elle me présente comme une fatalité, je ne veux pas de ce poids car je sais que j’aurai encore plus de mal à accepter qu’il augmente.

Lorsqu’elle termine notre entrevue par « vous devriez commencer à entretenir votre masse musculaire« , je pense à cette heure de sport hebdomadaire que je fais le samedi matin, ces 30 minutes d’exercices quotidien du Top Body Challenge, cette heure de marche quasi-quotidienne lorsque le temps le permet pour aller et venir à mon travail, ces déplacements pour amener les enfants à leurs activités sportives et je me demande ce que je pourrais bien faire de plus !

De retour chez moi, ses mots tournaient en boucle : accepter la fatalité mais renforcer ma masse musculaire. C’est alors que j’ai eu l’impression de me mettre un grand coup de pied au derrière toute seule : non, non et non, je ne peux pas accepter cette fatalité, je ne peux pas accepter de ne rien faire et voir mon poids grimper sur la balance, je ne peux pas passer mes journées à culpabiliser et me flageller parce que j’aurai pris 200 grammes, il fallait que je fasse quelque chose, que je me prenne en main, que je sois actrice et non spectatrice face au temps qui passe.

Alors, profitant de l’absence des enfants en cette période estivale, j’ai sorti mes baskets, mon corsaire de sport et je me suis rendue au stade à côté de chez moi.

J’ai commencé par faire un premier tour, puis un deuxième, un troisième. J’avais l’impression de ne plus trouver mon souffle, que mes jambes n’arrivaient pas à aller aussi vite que ma tête le voulait, que je me traînais…

J’y suis retournée 2 jours plus tard, les courbatures encore présentes, et je me suis fixée un objectif de 5 tours. Au bout du 3ème, j’ai failli m’arrêter mais j’ai tenu bon, j’ai fini rouge comme une tomate, en nage, mais fière de moi.

La troisième fois, j’ai voulu aller plus loin mais j’avais besoin de motivation. J’ai donc pris mon téléphone, un casque et c’est avec de la musique que j’ai pu enchaîner 2 tours de plus…

Les jours passaient, le nombre de tours augmentait mais il faut avouer que c’est un peu barbant de tourner en rond… Alors j’ai commencé à courir dans la rue à défaut de pouvoir courir dans un parc ou une foret.

J’ai profité des vacances en famille pour travailler mon endurance, mon souffle. Je cours lentement mais de plus en plus longtemps. Je connais ces moments où la course devient difficile, où l’envie d’arrêter est forte, où mes jambes semblent ne pas vouloir aller plus loin… C’est à ce moment précis qu’il ne faut rien lâcher, qu’il faut faire le vide dans sa tête, penser à autre chose, à son objectif, vouloir se dépasser, pousser ses limites… 

J’ai fait des erreurs dans mon apprentissage du running, j’ai voulu pousser encore plus loin mes limites mais mon corps a commencé à réagir et me faire comprendre que non, si je veux aller loin, il faut que je le ménage et que je ne force pas trop d’un coup. Non, ce n’est pas en deux mois que je pourrais courir un semi-marathon, il ne faut pas aller trop vite au risque de se faire mal et de ne plus pouvoir courir.

J’ai donc appris l’humilité, j’ai compris dans la douleur d’un genou que je ne devais pas surestimer mes capacités.

Les courses pendant les vacances m’ont donné des ailes. Courir le long de la côte sauvage de l’atlantique avec l’océan pour compagnie, le lever du jour, les rochers, le bruit des vagues, l’odeur des embruns me permettait de me vider la tête, de me laisser porter par cette vue, par l’envie d’aller voir par delà la jetée quel paysage merveilleux pouvait bien se cacher…

Au retour, courir entre les immeubles, surveiller les voitures, les vélos et les bus, sauter pour éviter les déjections canines, esquiver un piéton ou s’arrêter parce que personne ne vous laisse passer est beaucoup moins agréable mais ne m’enlève pas l’envie de continuer sur ma lancée.

J’ai perdu un peu de poids, pas grand chose à vrai dire, mais j’ai vu mon corps se remuscler en deux mois et je me sens bien mieux dans ma peau même si les vieux démons ne sont pas loin et ma balance à portée de main.

L’enjeu maintenant est de réussir à tenir le rythme de 3 courses par semaine avec la reprise du travail, la mise en place des activités sportives et culturelles des un-e-s et des autres, les rendez-vous du blog, les événements auxquels j’ai envie d’assister et le fameux « winter is coming »…

Alors, comme pour me prouver à moi-même que tous ces efforts ne sont pas vains, que je suis capable de continuer, que je peux gagner un peu plus d’estime de moi, je me lance un défi : je participe pour la première fois à « La Parisienne » dimanche 13 septembre ! 

A celles et ceux qui me demanderont comment je peux m’inscrire à cette course alors que je défends des valeurs d’égalité et de lutte contre les stéréotypes (et oui, je participe à une course 100 % féminine), à celles et ceux qui me renverront à des articles dénonçant le « marketing » de la lutte contre le cancer du sein que mettent en avant les organisateur-trice-s quand on voit le ratio prix de l’inscription/argent reversé les autres années, je n’aurai pas d’autres réponses que : vous avez raison !

Mais si je fais le choix de m’inscrire cette année et de participer, c’est pour la seule et unique raison que j’ai envie/besoin de relever un défi personnel pour me permettre de restaurer une part d’estime de moi-même et aller de l’avant…

La parisienne arrivée running

Égalimère

Working-mum, pro de l'équilibre vie pro-vie perso, qui culpabilise, râle contre les stéréotypes & les inégalités, aime la vie, les sorties et les voyages.

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